journal du confinement (2) - de la sidération à la prise de conscience
Il y a eu le mois de janvier et ses envies de renouveau. Ses grands projets, ses petits bonheurs. Et puis dés le début du mois de février, la progression du covid10 comme une petite musique récurrente. La maladie nous paraissait lointaine, là-bas en Extrême-Orient. Elle nous paraissait abstraite. Je reprenais le travail.
Fin février, j'étais en déplacement à Strasbourg. Entre deux averses de neige, à l'heure du déjeuner, j'avais entendu l'inquiétude d'une salariée dont le conjoint, soignant dans un hôpital, commençait à voir arriver des malades touchés par ce virus inconnu. Ca avait l'air sérieux mais lointain encore.
Et puis l'Italie.
Et puis les premières quarantaines dans l'Oise.
La lecture des études de santé publique France. Le témoignage de soignants ( dont la vidéo poignante de Florence Du bio dans mon bento). La fermeture des écoles.
La prise de conscience brutale, nourrie de souvenirs littéraires (la grippe espagnole bien sur, l'épidémie de cholera du hussard sur le toit, Camus, les épidémies de peste de la littérature médiévale,...).
Et vous, quand avez-vous pris conscience de la dangerosité du coronavirus?
pour ma part, avec 2 enfants asthmatiques (pas très fortement asthmatiques, mais quand même), le problème m'a rapidement parlé de façon personnelle, à la rentrée de nos vacances (1 semaine avant le confinement) je me sentais déjà mal à l'aise à l'idée de les envoyer au collège et au lycée, surtout en voyant comme personne (parmi les jeunes et même les adultes) n'avait vraiment conscience du truc : élèves qui se bizoutaient dans les couloirs, entassés (comme d'habitude), profs de retour d'Italie venant en cours comme si de rien n'était ... bref, la décision de confinement a été presque un soulagement à la torture de devoir décider moi-même si je gardais les enfants à la maison ou pas ... mais la semaine passée a été rude en émotions quand même, la pression pro n'aidant pas à prendre du recul (pareil pour tout le monde, évidemment). Je me sens un peu plus sereine en ce début de semaine, de petits éléments de routine commençant à se mettre en place ... ça évite de gamberger à tout en même temps ... bon courage à toi et ta famille, et tous ceux qui passent par là !
RépondreSupprimerBon courage pour la semaine 2 !
SupprimerQuand on a commencé à savoir ce qui se passait en Chine j'ai été tout de suite persuadée que ça allait déferler partout mais ça ne change rien à la réalité, pas moyen de faire quoi que ce soit, à part les précautions d'usage que j'ai appliquées bien avant qu'elles soient recommandées, le confinement surtout. Je ne suis pas parano ni hypocondriaque mais cas à risque...
RépondreSupprimerOulala, prends soin de toi
SupprimerIci, comme beaucoup, nous avons été sidérés de l'attitude des gens. Nous habitons à 50 km de Mulhouse, dans un autre département, certes, mais tout près de l'épicentre français. Le confinement est venu comme une délivrance. Ce confinement qui, au contraire de beaucoup de personnes sur la toile, entre autres, nous plaît beaucoup à tous les 4. Nous travaillons tous au même étage, on s'aide, on discute, on fait du sport tous ensemble le soir, bref, ne pas ou très peu sortir nous convient bien. Alors, oui, on a une "grande" maison, un jardin, on vit à la campagne, mais en vrai, quel bonheur ce temps suspendu, même si les enfants croulent sous les devoirs et nous sous le boulot forcément différent en télétravail (je suis prof en LP), mais je ne suis pas sûre d'avoir envie de revenir au rythme précédent... Bref, ce qui me désole, en fait, c'est de me rendre compte que lorsque tout reviendra dans l'ordre, les gens redeviendront pareils et ce sera reparti pour un tour...
RépondreSupprimerVoilà, bon confinement à vous.
Les images de la Chine -cette ville gigantesque complètement vide – m'avaient sidérée : pour prendre de telles mesures il me semblait que ce virus n'avaient sans doute rien de la petite grippette qu'on nous vendait ici en France. Un proche étant en confinement à l'hôpital dès janvier pour une détresse respiratoire - avec masque, gel hydro-alcoolique et blouse… bref dès janvier j'ai porté un regard très accru sur cette affaire…
RépondreSupprimer