Jours de confinement (3) : il y a 10 ans, notre premier confinement

Aux premiers jours du confinement, alors que nous remontions de la cave, vélo d'appartement et DVD documentaires, nous réalisions que 10 ans s'étaient écoulés depuis notre premier confinement. Les jours que nous vivons, les images de soignants masqués, l'urgence du confinement strict, le protocole de lavage de mains, nous ramène 10 ans en arrière, à une période douloureuse.

Entre 2010 et 2012, nous avons été confinés  pour protéger notre fils alors atteint d'une leucémie et dépourvu de toute défense immunitaire. Ce confinement extrêmement strict, entre unité stérile et appartement au premier étage sur rue pendant 26 mois, avait été un long cauchemar, uniquement éclairé par la naissance de notre deuxième fils.

Nous étions enfermés, la maladie et la mort avec nous. Aujourd'hui, la maladie et la mort sont à l'extérieur et nous à l'intérieur. La différence est énorme. Mais reste le souvenir du virus tapi, de l'affection anodine qui emportaient les enfants malades en quelques heures. Alors nous restons confinés strictement. Par peur du covid. Pour protéger les soignants et les personnes fragiles.

Il y a dix ans, nous étions seuls, isolés. Peu de personnes comprenaient la tragédie que nous vivions. Aujourd'hui nous sommes des millions à être confinés chacun chez nous. Chacun chez nous mais ensemble dans un même enfermement. Certains plus confortablement que d'autres bien sûr. Mais tous enfermés.

Commentaires

  1. C'est une épreuve dans une toute autre mesure que celui que vous avez connu, que le confinement que nous vivons aujourd'hui.
    En dehors de la peur que nous avons tous de voir un proche touché par le Covid, c'est un confinement généralement confortable. Même si je ne peux m'empêcher de penser à tous ces enfants, ces femmes pour qui confinement rime avec torture.
    Je discutais avec un ancien sous-marinier, qui me disait qu'il trouvait, lui aussi, ce confinement bien plus facile que ceux qu'il a pu connaitre pendant des mois sous l'eau, sans intimité, ni nouvelle de l'extérieur.

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  2. Moi aussi cette période de confinement m’a rappelé le cancer de notre fils aîné et ses mois d’hospitalisation à domicile. Et aussi mes deux grossesses très confinées pour risque d’accouchement prématuré.

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