Journal de confinement ( 1) - nous sommes des privilégiés

Hier, je prenais des nouvelles d'une amie par téléphone. Une amie, maman solo, confinée dans un petit appartement. Une amie, libérale habituellement, qui se demandait simplement comment elle pourrait d'ici 2 ou 3 semaines trouver de l'argent pour nourrir son fils.


Un peu plus tôt dans la journée, j'avais reçu un sms en forme d'appel au secours d'une autre amie, pas très en forme, très isolée, qui avait déjà perdu le sens du temps.

Et encore un peu avant, un sms très bref, pas affolé mais presque, d'un ami médecin généraliste qui fermait son cabinet pour se mettre au service des services d'urgence.

Entre les 2, j'avais une discussion avec une amie, psy dans un centre social, qui craignait littéralement pour la vie des petits patients, confinés avec des adultes violents, coupés de leurs soignants.

Alors, je nous ai regardé tous les 4, en bonne santé, dans une maison de taille raisonnable, avec un jardin de taille raisonnable, avec les placards raisonnablement remplis, avec une connexion internet raisonnable. Raisonnablement présents auprès des enfants pour les accompagner dans leur travail scolaire.
Pouvoir se téléphoner facilement, longuement, pratiquement gratuitement. Envoyer et recevoir des mails, des sms. Trop peut-être. Pouvoir obtenir des informations, donner des nouvelles simplement.

J'ai repensé au journal d'Anne Franck. J'ai repensé au confinement que nous avons vécu entre 2010 et 2013 lorsque Stanislas était malade.

Et j'ai mesuré combien nous étions privilégiés!

Commentaires

  1. Oui, pour la plupart d'entre nous, nous sommes des privilégiés. Privilégiés d'avoir une maison, un jardin, de quoi nous nourrir, de quoi rester en contact avec l'extérieur. Privilégiés de redécouvrir la vie avec du temps et de la proximité avec les siens...

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  2. Ton amie libérale, c'est elle que j'avais rencontrée? Elle va aller?

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