Courir le monde - carnet islandais : le Cercle d'Or
Le Cercle d'Or, c'est la région dans laquelle se concentrent les touristes en Islande, des sites impressionnants, variés et très accessibles. C'est une sorte de D-ICE-sney-LAND, l'Islande sauvage mise en scène pour des touristes pressés. C'est très beau mais si fréquenté que nous en avons un souvenir assez mitigé.
Thingsvellir est un lac superbe et un lieu
historique très intéressant puisque c'est le lieu où se réunissant l'Althing,
considéré comme le premier parlement du monde mais l'on y piétine autant qu'à
la gare Saint-Lazare un jour de grève.
Mais si vous prenez
la route 36 qui serpente le long du lac plutôt que la route directe pour
Geysir, le site suivant, vous vous emplirez des mille nuances de bleu et de
gris de ce lac.
Habilement, nous
sommes arrivés à Geysir à l'heure du
déjeuner, bénéficiant ainsi d'une affluence moindre. Geysir est un verbe
islandais qui veut dire jaillir et c'est l'origine du mot geyser. A Geysir
donc, on voit des geysers.
Nous avons passé des
heures à regarder le miracle toujours renouvelé du geyser qui jaillit sous un
ciel apocalyptique. Entre 2 jaillissements, nous avons observé les groupes faire un petit tour, prendre quelques photos
et repartir.
La dernière étape du
Cercle d'Or, c'est Gulfoss, une cataracte
incroyable, rendue encore plus sauvage ce jour-là par les trombes de pluie qui
tombaient.
Puis nous nous
sommes arrêtés dans un coin oublié du monde pour 2 jours et 3 nuits, dans une
petite maison ouverte sur la lande, disposant de son propre bain thermal ( et bien moins cher qu'une nuit en auberge de jeunesse à Reykjavik).
Il m'a fallu
quelques jours, et quelques nuits, pour préciser une impression que j'avais
depuis l'atterrissage.
Au risque d'être
très en marge du discours actuel sur l'Islande, je crois qu'il y a un abysse
entre l'Islande fantasmée, habilement marketée pour des touristes aisés,
pressés, avides d'expériences extra-ordinaires (vols intérieurs pour se rendre
plus vite aux 4 coins de l'île, expériences uniques au cœur d'un glacier ou
d'un volcan, chemins habilement tracés pour que chacun puisse prendre son
selfie "seul au monde) et le pays réel ( deux tiers de la population à
Reykjavik, fermes isolées au bout de pistes non bitumées, moutons en liberté et
climat épouvantable). Les deux facettes de ce pays se rejoignent-elles parfois?
Ceux et celles qui y sont allés, avez-vous eu cette impression?
Je n'ai pas eu la chance d'aller en Islande autrement qu'à travers le cinéma et la littérature, à ce propos je te conseille vivement "Woman at War" qui vient de sortir, et qui sans aucun doute te plaira, un film qui donne une autre vision de l'Islande, celle d'une femme qui se bat pour préserver son pays de l'industrie destructrice, avec des personnages très humains, un amour pour la nature omniprésent et une magnifique bande-son.
RépondreSupprimerMerci beaucoup pour ce conseil! Je vais essayer d'organiser ça avant le retour des enfants!
SupprimerJe n'y susi jamais allée mais je lis et regardent tes photos avec bonheur
RépondreSupprimerMon objectif est atteint alors! bisous
SupprimerC'est avec Karitas, héroine du livre de Kristín Marja Baldursdóttir que j'ai l'impression de connaitre l'Islande. Mais cela se passe au début des années 1900, il y avait surement moins de touristes !
RépondreSupprimerBravo pour te détourner des sentiers battus, c'est une belle philosophie !
J'avais adoré Karitas. Et je crois bien que c'est à cause de ce livre que je voulais aller en Islande! J'ai envie de le relire maintenant ( et aussi l'Embellie et les autres livres de Olafsdattir)
SupprimerJ'ai eu la chance d'aller en Islande deux fois, il y a 18 et 16 ans, à une époque où on ne connaissait de ce pays que Björk et le nom imprononçable de sa capitale. Ces deux voyages m'ont laissé des souvenirs forts et vivaces et ce sont des voyages que j'ai beaucoup aimé.
RépondreSupprimerLa première fois je suis partie avec ma famille pour un road trip d'une semaine tout autour de l'île. Nous avons vu des paysages incroyables, les fjörds de l'est, les paysages lunaires où la lave prend le pas sur tout, les heures de route en voiture sans croiser rien d'autres que des moutons, toujours par trois, la plaine du lac de Myvatn avec ses couleurs resplendissantes et changeantes quand le soleil perce, la côte de Vik que tu as si bien prise en photo, grise et âpre mais qu'un rayon de lumière illumine... Nous avons croisé des maisons ouvertes à tous vents, si bien qu'une fois, nous avons fait un arrêt pour une envie pressante, sans croiser les habitants de la maison (!!!). Bien sûr, nous sommes passé par ce touristique cercle d'or, mais c'est tout le reste qui m'a plutôt marqué (encore que les geysers, c'est quand même fou !).
La deuxième fois, je suis partie en séminaire pendant mes études, durant 15 jours à la fac de Reykjavik. C'était en plein mois de février, les jours étaient courts, le froid glacial mais les aurores boréales au rendez-vous. Marcher sur les 50 cm de couche de glace du lac de Reykjavik et apercevoir une aurore boréale rose reste un souvenir incroyable et très précis. Studieux que nous étions, nous avons peu visité le pays mais beaucoup la ville, nous avons ragé de ne pouvoir louer de patins pour profiter de ce lac gelé (à l'époque, l'afflux de touristes était moindre), nous avons buché dans la magnifique et moderne bibliothèque de l'université. Les quelques journées de libres, nous sommes allés dans ces lieux typiques que sont le cercle d'or et le Blue Lagoon, mais en plein mois de février, il n'y avait pas grand monde !!! Nous avons approché d'un peu plus près la culture islandaise, avec ses week-ends fort arrosés, ses canalisations d'eau chaude qui déneigent les routes, ses appartements en sous-sol, ses bottins classés par prénoms.
Mon expérience de l'Islande aujourd'hui, ce sont les livres d'Arnaldur Indridasson, de bons policiers, qui décrivent bien ce pays et ton ressenti du pays "réel : l’âpreté de la lande infinie, du climat, la solitude devant ces immensités. Et aussi un pays partagé entre Amérique et Europe, entre tradition et modernisme, entre vies et paysages instagrammables et le racisme bien présent. Tu as lu cet auteur ?
Quoiqu'il en soit l'Islande m'a fait rêver, me fait rêver mais si je devais y emmener ma famille un jour, je prendrais de planifier un voyage qui permette d'approcher la réalité tangible de ce pays;
Merci pour tes jolis comptes-rendus, tes splendides photos et bon retour dans le quotidien !
Merci! Je crois qu'effectivement en prenant le temps de planifier, il doit être encore possible de voir le pays réel. Non, je n'ai pas lu ( je suis trop impressionnable pour lire des policiers) mais je lis Olafsdattir et la saga Karitas ( que j'avais adoré - en plus ca parle de peinture)
SupprimerBonjour,
RépondreSupprimerJe suis allée en Islande en 2009, l'année qui a suivie la crise financière de ce pays, pour un tour du pays en voiture par la route n°1. J'en garde un souvenir fantastique, une sensation d'espace et de vide à la fois, les paysages variés, la nature sauvage... Il faut dire que les conditions étaient assez favorables: la couronne islandaise avait perdu la moitié de sa valeur, le tourisme de masse n'était pas encore là (mais naissant, car on voyait que presque chaque établissement hôtelier menait un projet d'extension), et nous avons eu un temps super mis à part 2-3 jours.
J'avoue que j'aurais un peu peur d'y retourner car je ne suis pas certaine que l'ambiance serait tout à fait la même, du moins sur les sites touristiques majeurs. Cela pourrait même être une déception!
Si tu y retournes, il faudra sans doute planifier soigneusement ton itinéraire et fuir tous les passages obligés ! ( ah, et économiser aussi car visiter l'Islande est formidablement onéreux!)
SupprimerRegarde ce qu'écrit Renaud sur l'Islande au début du paragraphe sur la Suède : https://www.carnets-de-traverse.com/blog/road-trip-guide-hotels#point7 Cela rejoint complètement ce que tu écris.
RépondreSupprimerJe n'ai pas eu cette impression de l'Islande mais j'y suis allée en 2007 principalement pour faire de la randonnée en autonomie. Il n'y avait pas grand monde. Peut-être une dizaine de personnes à Geysir, par exemple. Je rêve d'y retourner tellement les paysages m'ont soufflée. Je te remercie pour l'article, cela m'alerte sur le fait que j'aurai besoin de préparer le voyage soigneusement. Merci
Merci beaucoup pour ton commentaire! Et oui, je pense qu'il faut que tu planifies soigneusement ton voyage
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