un été solo avec les enfants

Cet été, les enfants ont passé 7 semaines avec moi. 
Il y a d'abord eu un temps suspendu, un temps à la maison où je travaillais encore, où chacun avait encore conservé ses routines du temps scolaire, quoique très légèrement décalées dans le temps. 
Ce temps là a été difficile pour moi, soumise à la double contrainte de m'occuper de la logistique des enfants, 3 repas par jour et quelques activités, comme si je n'avais pas de travail. Et de  travailler 5 jours par semaine à la Défense, grosses journées pour boucler avant l'été, quelques cocktails et pots de fin d'année en prime, comme si je n'avais pas charge d'âmes. 
J'ai atteint le 20 juillet, moral en berne, fatigue extrême. 

C'était une bonne idée de partir le soir même. De tout laisser derrière nous. De changer de pays, de cadre et de rythme en même temps. 
Instantanément, j'ai tout oublié. 
J'étais heureuse d'avoir opté pour une maison spacieuse et un peu excentrée. Une maison apaisante pour un temps apaisé. 

J'avais beau avoir planifié, vérifié et re vérifié, j'étais quand même anxieuse de savoir si les cartes d'embarquement arriveraient assez tôt pour que je les imprime (non, nous sommes partis le jour de la panne informatique mondiale), si ma carte bleue fonctionnerait (oui, pensez à déclarer votre voyage auprès de votre banque pour éviter tout blocage et à augmenter le plafond de dépenses et/ou de retrait pour être sûre) , si j'aurais du réseau sur mon téléphone (plus ou moins : l'angoisse ! ), si la maison serait sympa, si j'arriverais à convaincre les enfants de partir à l'aventure, si mon anglais n'était pas trop rouillé, si Göteborg et ses environs correspondraient à nos attentes... 

On ne va pas se voiler la face : les vacances, seule avec des enfants, sont un temps avec une charge mentale et logistique renforcée. 

Il nous a fallu quelques jours pour trouver le rythme. Pour se créer des routines (partir à l'aventure chaque matin à 9h30 est une routine ;-)) et des repères (explorer tous les supermarchés pour acheter du lait d'avoine et du chocolat en poudre pour finalement manger chaque matin, avec délice, des pains polaires toastés). 

Cela demande un certain lâcher-prise pas complètement compatible avec l'épuisement d'une année intense. Mais on y arrive. 
Et quand on atteint cet état là, on se rend compte de l'influence de sa propre humeur sur celle des enfants. 
Et tout est bien dans le meilleur des mondes possibles, comme dit mon grand, fraîchement sorti de son bac de français. 

J'ai piqué une ou deux colères et versé quelques larmes, perdue dans Göteborg après des kilomètres de vélo, avec les enfants qui se plaignaient que le trajet n'était pas fluide ou que la destination ne soit pas aussi chouette que prévue. 
Et j'ai décidé que je m'autorisais à craquer. Sans honte ni culpabilité. 

J'ai aimé ce temps long passé avec eux. Qui nous a permis d'avoir de vraies conversations. De renouer des liens malmenés par nos vies frénétiques. 
J'ai même dessiné avec eux. Joué au foot. Sauté d'un pont dans un lac et plongé d'un ponton. J'ai fait des blagues. Pris des centaines de photos qu'ils attendaient de recevoir, chaque soir, avec impatience. 
J'ai retrouvé, sous les épaisseurs  secrètes et rugueuses de l'adolescence, mes joyeux petits.

Ça a été un temps merveilleux. 

Commentaires

  1. Oohh comme vos mots me touchent, j'ai vécu tous vos ressentis, même si je ne suis pas partie à l'époque aussi loin. Mes enfants avaient 5 et 8 ans [respectivement fille et garcon] et on se retrouve à tout gérer au quotidien, mais aussi pendant les vacances... trouver des choses accessibles aux deux âges.. pas simple ! Et trouver quelque chose sans se focaliser uniquement sur leurs besoins, mais aussi sur les miens... Les moments de repos... 🤔 euh je crois avoir imposer un temps de sieste... et pour se faire.. activités/vadrouilles dès le matin tous les 3 pour un retour vers 15h, sieste ou lecture puis laisser la fin de journée se delitter aux rythmes de chacun sans rien prévoir... et cela a fonctionné, forcément avec des couacs mais nous en retirons aujourd'hui de chouettes souvenirs, ils ont 22 et 24 ans et se souviennent... et me rappellent certains évènements vécus que j'avais oubliés.. et je crois que le Bonheur de ma réussite se trouve là, dans tous ces petits moments simples et doux de partage... beaucoup d'écoute et d'empathie. Bref, Et puis je leu ai aussi montré mes moments de faiblesse, de larmes et les "je ne sais pas", ils ont le droit de voir que l'on fait de notre mieux, et que ce n'est pas simple, même si nous sommes leur super maman !! 😁
    Bon courage et belle route à vous...☀️🌈🌻

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    1. Merci pour ce témoignage très doux ! Lathelize

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