le retour espéré de la routine

Vivre 100% du temps solo avec ses enfants, c'est un cadeau immense qu'ils me font. Les voir devenir adultes. Les entendre parler (parfois) de leurs choix ou de leurs aspirations. Être témoin de leurs petits et de leurs grands pas. 
C'est aussi une charge exorbitante. Une charge mentale, financière, logistique, émotionnelle. Une charge qui ne connaît ni soirée, ni samedi, ni dimanche, ni vacances. 

Alors il faut que j'apprenne à prendre soin de moi. À poser des limites partout pour ne pas grignoter jusqu'à la dernière de mes forces. 
L'année scolaire passée m'a vu passer très très près de la catastrophe. Et je ne veux pas réitérer l'expérience. Mais comment faire ? 

Cette année, dans l'absolu, j'aurais aimé partir travailler un tout petit peu plus tard, mettons 6h40 en lieu et place de 6h10. Et consacrer cette demie-heure à faire du sport: du pilates, du fitness ou du yoga dynamique dans le jardin. Histoire de commencer la journée positivement. Histoire de m'offrir 30 minutes pour moi. 
Mais cela signifie que je sacrifie une partie de mon créneau de travail profond. Je réalise en effet les tâches qui me demandent de la concentration le matin, au bureau, de 7h10 à 9h.
Et donc ce n'est pas envisageable. 

Du coup, j'essaie, le soir, de sortir pour 30 minutes de marche nordique ou faire une session fitness (le ventre plein ;-l peut-être pas l'idée du siècle ). 
En tous cas, je profite des incontournables accompagnements aux entraînements de mon fils cadet pour y aller en courant (un soir) ou profiter de la piste d'athlètisme pour faire du fractionné (un autre soir). 

J'aimerais arriver à télétravailler : un ou 2 jours déchargeraient subtilement mon quotidien de parent isolé. 

Je voudrais prendre mon déjeuner chaque jour pour ne pas me laisser débordée par la réunion qui devait finir à 12h30 mais qui finit à 12h45 et par celle qui commence à 13h. Ce qui m'a conduit à sauter un nombre indécent de déjeuners cette année. 
Et comme je ne prends pas de petit-déjeuner et quelques dîners hebdo sont sacrifiés par les trajets vers la boxe, ce n'est pas un mode de vie durable. 

Je voudrais recommencer à dessiner régulièrement. J'ai repris un abonnement au Patreon d'Emma Carlisle. Et j'espère que cette habitude me garantira de la joie et des flow d'inspiration et de créativité. 
Ces dernières semaines, je n'y suis pas arrivée. Mais le retour des journées plus courtes va peut-être m'aider. 

J'aimerais bien aussi une ou 2 fois partir en rando une journée en laissant les enfants déjeuner seuls. Je suis sûre que cette journée me ferait un bien fou. Et d'ailleurs, cela a été le cas la semaine derniere avec ma grande rando dans le Vexin avec mon amie O'len. 

Logistiquement, je n'ai pas de baguette magique. Mais j'espère que cette routine me permettra de tenir psychologiquement. 
Je convoque le souvenir de mon grand fils, qui à l'annonce de sa remission, après 26 mois d'hospitalisation, avait déclaré : "tu sais, Maman, dans la vie en général, tout se passe toujours bien". 

Il y a aussi quelque chose à laquelle je réfléchissais. J'aimerais trouver, ou constituer, un réseau de parents isolés pour partager les doutes, la fatigue, la joie et du soutien. 
C'est une expérience si riche et si dure que je pense qu'elle nécessite une communauté solide. 
Je connais l'association des familles monoparentales mais peut-être avez-vous d'autres réseaux à me conseiller ? Ou peut-être êtes-vous dans cette situation aussi et avez envie de partager ? 




Commentaires

  1. Je ne peux que compatir à tes mots. Je vis seule depuis 2.ans et demi maintenant, avec mes enfants 1 semaine sur 2. Beaucoup de tes ecrits me parlent, je n'en rate pas un.
    Je réagis parce que cette idée de partage d'expérience est une idée qui m'a traversé l'esprit à plusieurs reprises. Je ressens souvent ce besoin de partage et d'échanges avec des parents qui comprennent intrinsequement le quotidien sous pression. Même si, de mon côté, c'est la moitié du temps... Il y a 1 semaine de speed suivie d'une semaine de vide.

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  2. Bonjour,
    Je suis globalement dans la même situation que toi. J'assume la garde intégrale de ma fille de 12 ans, tout au long de l'année, si l'on excepte un week-end occasionnel où elle rejoint son papa et 2 ou 3 semaines de vacances loin de moi. Et le moins que l'on puisse dire est que ce n'est pas simple. Je n'ai pas réussi à mettre en place de rituel me permettant de concilier le travail, l'enfant et ses multiples activités. Je suis donc hyper fan d'un "réseau", même à distance de parents isolés, pour partage d'expérience et de bonnes ondes.

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  3. Un lieu à soie (Bénédicte)17 septembre 2024 à 16:48

    Je ne suis pas dans cette situation, fréquente et souvent tue... mais tes réflexions m'interpellent. D'une part, j'admire ta capacité à mener tout cela, et à formuler tes besoins aussi précisément. D'autre part, le rythme décrit me semble insoutenable ! S'il est vrai que nous ne sommes pas égaux face au sommeil ou à la faim... j'espère que tu vas pouvoir concrétiser certain allègements (télétravail, un peu de délégation aux enfants) et surtout trouver de l'(entr)aide.

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  4. De façon concrète, je suis aussi dans l'ouest de l'île de France. (Et je aussi de ce pas prendre des nouvelles d'une amie récemment séparée)

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  5. Je comprend qu'il est parfois difficile de maîtriser les horaires mais ne pas prendre le temps de manger me paraît un peu excessif. Le déjeuner peut être juste un sandwich et le dîner un peu plus tardif mais il n'y a aucune raison de ne pas t'accorder le temps de ce besoin fondamental. Il n'y a pas de honte à dire "je n'ai pas eu le temps de déjeuner, je me permets de le faire maintenant" en commençant la seconde reunion.
    Comment tenir sur la durée sans carburant ?
    Quelle valeur t'accordes tu si tu négliges tes besoins primaires ?
    Souffres tu de troubles alimentaires ?

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  6. Lathelize,
    Je lis avec attention tes posts récents et réalise que d'être parent isolé apporte un grand poids psychologique au delà des aspects pratiques.
    Me viennent a l'esprit ce qu'amies ou connaissances ont testé. Une amie au job prenanta travaillé a 80% ou 90% pour avoir un temps elle ( sport, temps pour s'organiser et ne pas virer dans le rouge chaque semaine). Au bout de qq années elle a repris a 100%. Une collègue dont les enfants habitent chez leur père allait néanmoins conduire des enfants au sport et matchs le weekend. Un arrangement hors planning officiel et même ponctuel avec leur père pourrait apporter un peu d'air. Mais j'imagine bien que cela dépend imminent de chaque situation. Et puis marcher avec les copines, les appeler, prendre un café apporte beaucoup au quotidien. Moino

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