Soyez le changement : l'expérience associative, l'étincelle d'un engagement militant

Il y a quelques jours, j'ai lu le billet de Melle Bene ( @mellebene sur Instagram) sur son parcours militant. J'ai trouvé ça passionnant. Tellement passionnant et tellement personnel aussi qu'un billet Instagram me paraissait inadapté.

Le respect de l'environnement a toujours fait partie de ma vie. Les habitudes de vie de mes parents étaient sobres et durables avant l'heure. Ils se réferaient souvent à l'histoire longue de notre famille du Cantal et de l'Aveyron.
La politique comme objet culturel les intéressait mais je ne les ai jamais vus militer ou manifester.
Je me souviens, vers 6-7 ans, avoir pris conscience du fait qu'étant fille qu'il me faudrait plus de réussite, plus de courage, plus de travail pour construire mon chemin. Qu'une femme en réalité n'était pas l'égal d'un homme.

J'ai fait des études en sciences politiques et ai commencé à travailler dans les RH, pensant à l'époque que c'était un bon métier pour faire changer les choses ( je le pense toujours mais je pense aussi qu'il faut 20 ans de "basses œuvres" pour accéder à des postes ou l'on peut effectivement changer les choses significativement).
En 2008, mon employeur m'a proposé de rejoindre l'association Nos Quartiers ont du talent en qualité de marraine. Il s'agissait de recevoir des jeunes diplômés issus de zones urbaines sensibles pour les aider à faire leurs CV, préparer leurs entretiens...
J'ai accompagné des jeunes pendant 8 ans. J'ai souvent envoyé leurs CV à mon réseau, appelé pour qu'ils soient reçus, argumenté et parfois même supplié. La muraille, c'est ce premier entretien. Ensuite, les compétences, l'envie prennent le relais.
J'ai ouvert sur les yeux sur l'immense discrimination qui existe sur le marché de l'emploi. Discrimination envers les gens qui n'habitent pas les bons quartiers, pour ceux dont le parcours n'a pas le format habituel, pour ceux dont la couleur de peau ou le bagage culturel est différent de ceux du recruteur, pour les femmes en âge de procréer, pour celles avec des enfants.
Et les compétences ? Et la motivation ? Et la résilience ?
J'ai ouvert les yeux sur les sacrifices consentis par les familles pour que les enfants étudient et sur la tragédie du chômage des jeunes (et notamment dans ces communes). Sur le déclassement et le désespoir d'une génération formée, motivée et...maintenue à l'écart du marché du travail et de la vie adulte.
J'ai compris qu'on ne pouvait pas être libre, qu'on pouvait être citoyen.ne quand on est maintenu en état de dépendance.

Cet expérience associative à bousculé ma façon de voir le monde.

Qui a envie de me raconter son parcours associatif ou militant ?





Commentaires

  1. Mon père était très engagé, très militant, c'était devenu son quotidien.
    Il est décédé d'un cancer à 50 ans, et à l'époque personne n'a su nous dire la cause de ce cancer, et on s'en fichait pas mal.
    Avec du recul, je pense que les produits phyto-sanitaires employés à la ferme et le stress de son engagement syndical ont fait un cocktail détonnant. Tout ça pour dire qu'il était souvent absent, et que je n'avais que 20 ans quand il s'est absenté définitivement; je garde une certaine amertume pour ce temps qu'il a consacré aux autres et pas à nous, même s'il clamait haut et fort que c'était pour nous qu'il le faisait.
    J'aurai préféré qu'il soit plus présent à nos côtés, nous en avions tous besoin.
    C'était il y a plus de 20 ans maintenant. Je suis depuis quelques années bénévole dans une association et si parfois je peste d'y consacrer autant de temps, ça m'apporte également beaucoup.
    Mais j'ai toujours autant de mal à l'idée de m'engager, même si mes convictions s'affirment et que je sens la nécessité de s'engager chacun individuellement et collectivement pour une même cause.
    Les valises qu'on porte sont parfois bien lourdes...

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