Dans la tête d'un DRH : recruter ou la permaculture appliquée à la gestion des ressources humaines

Il y a eu des années ou je faisais jusqu'à 7 entretiens de recrutement par jour ; il y a eu des années où je faisais 7 entretiens de recrutement par an. J'ai recruté des ouvriers et des cadres dirigeants, j'ai recruté des chauffeurs-livreurs et des commerciaux, une infinité de métiers et une infinité d'expériences.

 

 

Depuis quelques semaines, je fais un entretien par jour. Et je mesure combien ma pratique a évolué depuis presque 20 ans.

Je hausse toujours un sourcil quand certains collègues recruteurs me disent "au bout d'une minute, je sais si la candidature va être la bonne".

Pour réussir un recrutement, il me semble qu'au-delà de la discussion sur les compétences, qui implique d'ailleurs une compréhension fine du poste et de ses enjeux, il est fécond de s'inspirer du jardinage, de transposer la sagesse tranquille de la permaculture à la vie professionnelle.

Je crois qu'intégrer quelqu'un dans une équipe, c'est comme accueillir de nouveaux plants dans un potager.

Le semis a été fait ailleurs, le plant a commencé à développer son caractère propre dans un milieu donné et tout à coup, le voila planté dans une terre qu'il ne connait pas, au-milieu d'autres avec lesquels il a des interactions ( certains qui prennent toute la place, hein les plants de courge, d'autres qui prennent toute l'eau, certains qui sentent fort, n'est-ce pas les tomates), tout en subissant l'affront des éléments ( et parfois aussi la maladresse du jardinier débutant).

 Ce que je retire de ce parallèle, c'est qu'on peut s'enthousiasmer pour un( e) super candidat( e) avec de supers compétences et de supers références mais si on a pas réfléchi à son intégration dans l'équipe qu'il rejoint, si on ne connait pas celle-ci, son fonctionnement et ses petits rituels, si on ne saisit pas la dynamique de celle-ci comme équipe et des individus qui la compose,  il est possible que la greffe ne prenne pas.

Mais alors pas du tout! Au grand dam de chacun qui s'étonnera que ce candidat(e ) vraiment super ne reste pas/ ne donne pas satisfaction…

Du coup, je pose toujours quelques questions pour sonder le/la candidat(e ) sur ses attentes envers l'équipe comme tout, envers ses collègues, envers son manager. La plupart le prennent comme des questions pièges. La majorité d'ailleurs n'y a pas réfléchi.

Et puis, je suis pour l'audace car les périodes d'essai doivent servir ...d'essai précisément.

Voila, vous savez ce qui se passe dans la tête du DRH quand il fait " haha" en hochant la tête et en noircissant son cahier de phrases illisibles! ;-) 😉

Lecteurs, lectrices DRH ou responsables d'équipe, que pensez-vous de cette idée de permaculture appliquée au recrutement?