le sport à haut niveau des ados, un autre dossier
Je discutais, l’autre jour, par messagerie interposée, avec Ivanne, une femme que j’admire beaucoup : entrepreneure, créative, sportive, maman… Ses filles sont sportives de haut niveau.
Un de mes garçons est sportif en circuit national.
Nos enfants pratiquent des sports assez nouveaux, avec des entraineurs investis, impliqués, dans des fédérations avec très peu de moyens.
Ce qui implique qu’une partie de la charge de l’accompagnement périphérique est à la charge des parents.
A ma charge en l’occurrence.
On se disait que ni l’une ni l’autre ne sommes des coachs sportifs ou des entraineurs formés et certifiés. Nous sommes des parents, ce qui est une posture très différente. Que nous devons réfléchir, inventer, essayer, modifier… Que c’était un sacré dossier !
Mon poussin pratique la boxe française, un sport exigeant. Un sport qui lui convient et dans lequel il excelle.
Un sport où on donne des coups et où on en reçoit.
Un sport de vitesse et d’agilité, de tactique, d’endurance, de force et de capacité à résister à la douleur.
Où les compétitions sont organisés en 3 rounds d’une minute 30 le plus souvent. Où il y a un facteur trac important car la pesée est dans la matinée et le combat dans l’après-midi, sur un ring, avec du public plus ou moins participatif.
Mon rôle ne percute pas celui de la coach. Elle est l’entraineure, la coach ; je suis la maman, nutritionniste, soignante, profe de yoga,...,et la première supportrice.
On se complète. On se passe le relai. Elle est plus écoutée que je ne lui suis. Je suis dans le plus long terme.
(une gravure de Daumier)
Il y a l’accompagnement logistique :
🚗les entrainements pluri hebdomadaires qui viennent en plus des journées scolaires. Merci à l’entraineure de mon poussin qui prend soin de moi aussi et a organisé du covoiturage pour certains entrainements,
🚄les compétitions dans toute l'île de France,
🥊la tenue et l’équipement à prévoir, à maintenir, à renouveler. Regardez par exemple sur le compte instagram d’Ivanne les vidéos sur les costumes qu’elle a réalisé pour les compétions de sa fille 🤩
Il y a l’accompagnement physique :
🥙l’accompagnement nutritionnel. Nous cumulons à la maison, un sport très physique, qui mêle intensité et endurance, et une organisation des compétitions par tranche de poids, ce qui a pour conséquence quelques semaines de diète ou d’orthorexie absolue quelques semaines avant les grands rendez-vous. Sachant que mon poussin est vegetarien militant tendance végane ( d’ailleurs si vous avez de bonnes pistes lecture la-dessus, cela m’aiderait beaucoup !)
🌜le sommeil quand on cumule études et entrainement ; le sommeil quand on a le trac avant la compétition ; le sommeil quand on finit son entrainement à 21h30,
🩺la quête du médecin du sport et du kiné parfaits, c’est-à-dire des soignants qui comprennent l’enjeu physique et psychologique du sport à haut niveau pour des adolescents. Qui comprennent le sport en question et personnalisent l’accompagnement. Spoiler : nous n’avons pas encore trouvé.
👟l’entrainement à la maison. Comment on régule ce travail supplémentaire ?
Il y a l’accompagnement scolaire :
*la discussion/négociation avec l’établissement scolaire
* le pilotage de la conjugaison pas évidente du sport et de l’école.
Et non, boxeur n’est pas un métier envisageable 😉
Il y a l’accompagnement psychologique :
😰qu’est ce qu’on fait de l’attente et du stress qui monte, qui monte ? Comment on accompagne la concentration ?
🏆Comment on accompagne la victoire et le sentiment de triomphe ? Comment on gagne sans attraper la grosse tête ?
😵Et comment on accompagne la défaite ? Comment on accompagne son ado qui perd, après s’être tellement entrainé, après avoir tellement sacrifié pour son sport ?
🤯Comment on canalise la colère ? la violence ?
En boxe française, les adversaires boxent plus ou moins « proprement ». Il arrive qu’un coup « dérape » ou qu’un coup soit porté particulièrement violemment. Alors qu’est ce qu’on fait de cette violence ?
Je me réjouis d’avance de toutes les réflexions, partages d’expérience, conseils de lecture ou de podcasts ! Merci !
🫶🏻
Merci beaucoup pour votre témoignage, rares sur le sujet, juste et plein de questionnements que je partage. Ma fille de 15 ans (Seconde) pratique le basket à (plutôt) bon niveau et est en section sportive depuis la 6e , avec un volume d'entrainement important : tous les jours de la semaine et matchs tous les week-end. La gestion de la fatigue est pour moi le principal enjeu, avec des temps de transports importants que ce soit pour le lycée que pour son club, entre un lever avant 6h et parfois un retour d'entrainement après 21h. L'aspect psychologique est également sensible, nous avons eu recours régulièrement à la réflexologie pour qu'elle puisse exprimer certaines émotions ancrées notamment lors d'une saison compliquée. Comme pour vous, nous avons toujours fait très attention à rester des parents, soutenants dans le tourment des émotions sportives, compréhensifs, regonfleurs de moral…. bénévoles-taxis. La section sportive lui a donnée de très bonnes habitudes de travail, rentabilisant les heures creuses de la journée. Elle n'a jamais eu d'ambition de joueuse de haut niveau mais a toujours voulu évolué au plus haut niveau possible, compétitrice sur un terrain (réservée en dehors), coéquipière solidaire. Nous sommes admiratifs de ses choix et des sacrifices qu'elle a fait . Souvent je l'interroge sur ses envies et ses renoncements de certains plaisirs adolescents qu'elle met entre parenthèse lors de la saison. Je crois que le jour où les choses se feront avec moins d'enthousiasme et d'envie, nous, parents devront être là pour questionner et peut-être guider vers une autre forme de pratique. Avez-vous déjà pensé à l'après ? Merci encore de partager vos réflexions. Marion
RépondreSupprimerMerci Marion pour le partage ! Non, et je pense qu'evoquer l'après est pour l'instant prématuré (et serait vécu comme une marque de défiance de la part de l'interessé)
Supprimer. La gestion de la fatigue, un gros sujet surtout dans des périodes de croissance !
Aon s'en reparle en fin de saison g)