croire (encore) en la magie de l'amour

Les années passent. Le chaos grandit. Et mes tout petits deviennent grands. 

J'essaie de faire attention à ce que je leur dis sur le couple, l'amour et la manière de faire famille.

Parce que je pense que sur les sujets relationnels, il n'y a aucune leçon à tirer des expériences des autres. 

On apprend qu'en expérimentant soi-même. 

Mais que leur dire, sans mentir, quand on a une histoire aussi décevante ? Quand une grande partie de l'histoire est un tissage très dense de mensonges ? 

Peut-être qu'il y a eu, malgré tout, des moments authentiquement heureux. Peut-être qu'il y a eu des moments vrais. 

Peut-être que tout n'est pas à relire en connaissant la fin de l'histoire.

Quand ils demandent des histoires, je les centre sur eux. Sur les merveilleuses personnes qu'ils sont. 

Aimer quelqu'un, le chérir, le soutenir, est avant tout, et même si c'est contre intuitif, une histoire de rapport à soi. 

De même que faire du mal à quelqu'un, saccager une relation, est une histoire intime, la manifestation extérieure de son propre paysage intérieur.

Alors sans doute, ce que je peux dire aux enfants, c'est qu'on peut donner de l'amour, de l'attention, du soutien. Qu'on peut construire, faire des promesses et décider de les tenir. 

J'ai relevé, un jour, cette phrase de Hannah Arendt "Contre l'imprevisibilité, contre la chaotique incertitude de l'avenir, le remède se trouve dans la faculté de faire et de tenir des promesses". 

Alors plutôt que de croire à  la magie de l'amour, peut-être qu'on peut choisir de faire des promesses et décider de les tenir. 

Et peut-être que c'est exactement ça l'amour, le couple et faire famille. 

A moins que la vie , facétieuse, elle m'envoie un partenaire de vie, de joie qui me fera reconsidérer tout ce que je pensais croire.