bouquinons #18


Un mois riche en livres: des épais, des sombres, des dérangeants, des français, des américains...

Quatre saisons à Mohawk de Richard Russo. Un père inconséquent récupère son fils et lui offre une éducation peu conventionnelle! Un peu épais mais très chouette livre qui décortique la relation père et fils. Entre les lignes, c'est finalement tendre et touchant et on se dit que l'important, c'est d'avoir des parents aimants même si l'éducation n'est pas leur fort. Et puis, on se croit pendant quelques centaines de pages à Mohawk, dans un bar enfumé ou devant un billard, ou encore les deux pieds dans la rivière à tenter de pêcher la truite.

La quatrième de couverture ici.

Nina par hasard de Michèle Lesbre. Un très joli livre, court et dense. J'ai beaucoup aimé l'ambiance de l'usine, l'effervescence pré grève, la peur du cheffaillon et la fierté des ouvrières. J'ai eu peur pour Nina et me suis demandé ce qui lui était arrivé chez Delplat. J'ai trouvé que l'auteur excellait à rendre l'état d'esprit de cette adolescente qui est encore petite fille quand elle cherche à faire plaisir à sa mère, qui est adolescente un peu paumée quand elle accepte l'offre de Delplat, qui est femme quand elle quitte son copain.

La quatrième de couverture ici.

L'élégance des veuves d'Alice Ferney. Je n'avais pas aimé du tout sa conversation amoureuse. Mais je me suis laissée emporter par l'élégance des veuves. Je pense que je l'offrirai à mes copines nouvellement maman car ce livre est un hymne émouvant à la maternité. Il rappelle le cycle immuable de la vie et de la mort. C'est exactement le livre que j'aimerais glisser dans la main de ma fille qui m'annoncerait sa grossesse ( mais j'ai 2 garçons qui ont respectivement 2 et 5 ans!)

Un petit coup d'oeil ici

Sévère de Régis Jauffret. L'histoire romancée d'Edouard Stern, tué par sa maîtresse. Déconcertant, dérangeant, ce livre m'a laissé une sensation désagréable de voyeurisme, de pitié pour toute cette violence sans objet, totalement gratuite, et de tristesse pour tout ce désespoir qui pousse à se faire mal pour se sentir exister. Mais l'écriture est très maîtrisée.

Un regard discret ici

Autre livre très dérangeant (j'ai calé à 70 pages de la fin) Vallée de la mort de Joyce Carol Oates. C'est un recueil de nouvelles sur l'irruption de la violence dans des vies ordonnées, maîtrisées, c'est le livre sur l'instant où tout dérape, où la banalité cède la place au fait divers. C'est tout autant un livre sur le désir et sur la violence des hommes pour obtenir ce qu'ils veulent. C'est un livre qu'on oublie pas tant on se retrouve dans certaines scènes qui cette fois-là ont bien fini, alors quand le livre elles finissent mal (très).

La quatrième de couverture ici.

Commentaires

  1. L'élégance des veuves est LE livre de ma vie, mon préféré parmi les préférés...je suis contente qu'il vous ait plu !
    J'ai lu aussi Nina par hasard il y a deux ans et je n'ai pas vraiment accroché...

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