Dilater le temps

J'ai essayé des dizaines de fois de me mettre à la méditation. J'ai tenu, au maximum, quelques jours, parfois même pas une fois.

Je détestais les musiques d'ascenseur, la voix guidant comme sous sédatifs. Mon truc, c'était plus la méditation colorée avec de l'aquarelle et des pinceaux ou une méditation avec mes baskets à courir dans les bois. 

Alors quand j'ai réalisé que chaque matinée de retraite de yoga commençait par une heure de méditation, j'ai bien ri.

La première a été une catastrophe : j'avais mal partout et j'étais déterminée à ne pas y arriver, je crois, à trouver que c'était infernal. Et puis dès la deuxième, révélation. 

Chaque jour depuis, le plus souvent le matin, avant 6h et mais après ma course à pied, je médite. 

Je crois que ce qui a changé, c'est que je ne considère plus ce temps comme une activité à faire mais comme un luxe inouï, un cadeau que je m'offre sans rien à accomplir, personne à satisfaire, nulle part où aller. Une pause pour moi dans des semaines trépidantes. Je m'assieds dehors, bien couverte, et je m'offre 15 minutes d'immobilité. J'écoute (et c'est affolant ce que la région parisienne est bruyante). Je regarde parfois les étoiles et le voyage des gouttes d'eau sur les branches. Je sens le vent sur ma peau. Je sens le temps qui se dilate et s'étire. 

Que je parvienne ou pas à me concentrer sur ma respiration, que je laisse passer les pensées ou qu'elles s'accumulent, je suis satisfaite d'avoir pris ce temps hors du temps. Je me reconnais le pouvoir magique d'arrêter la course, de ralentir la journée.

(bonus : j'ai lu l'autre jour que pratiquer la méditation permettait de lutter contre le vieillissement car cela régénère les connections neuronales). 

Et vous, la méditation ?