#lathelizemanage La tyrannie des afterworks

A peine 27 ans, c'est la moyenne d'âge de mon équipe.
C'est la première fois que j'encadre des personnes plus jeunes que moi. J'apprends beaucoup sur les motivations, les ressorts, la façon de voir le monde de cette génération là. Je suis même capable de donner un avis sur League of Legends. J'en reparlerai sûrement. 

Un truc qui est compliqué pour moi, c'est de gérer leur soif de fêtes et leur désir de sorties, de pots, d'activités after work.
Étudiante, je détestais ça. 25 ans après, ça ne s'est guère amélioré. 

Comme je sentais une réprobation muette, j'ai ouvert une discussion sur ce sujet. 
D'abord j'ai compris que la personne que je remplace payait le premier verre. 
Et puis, j'ai compris qu'ils étaient attachés à faire corps, à être tous ensemble. 
Sur le premier point, j'ai expliqué pourquoi je ne reprendrais pas l'usage. 
Sur le second point, j'ai promis de faire l'effort (je l'ai tourné exactement de cette manière là) d'etre présente une fois par mois, à condition qu'ils s'engagent, une fois par mois aussi, à partager avec moi une tasse de thé à 7h30.

Et puis, j'ai sensibilisé sur le fait qu'on avait tous des envies, des rythmes, des contraintes différentes. Et que si on voulait être une équipe inclusive, sympa, bienveillante, il fallait accepter ça. Il faut dire qu'une minorité m'avait confié combien ces sorties (ou la réprobation en cas d'absence) leur pesaient. 

De manière générale, je considère que ce qui est lié au travail doit se faire sur les heures de travail. Pots de départ, team building, formation, doivent s'organiser autant que possible dans les horaires habituels. Sinon, on prend le risque d'exclure les parents ayant la charge de leurs enfants, les aidant familiaux, ceux qui habitent dans des lieux mal desservis, ceux qui ne sont pas à l'aise avec l'imprévu... Et puis, c'est injuste pour les filles qui doivent rentrer en Uber, la ou leurs collègues masculins rentrent en métro ou en vélo. 

Qu'en pensez vous? Quelles sont les pratiques dans votre environnement de travail ?

Attention : les billets #lathelizemanage sont le fruit de ma propre expérience et de mes propres réflexions avec tous les biais que cela suppose. Ils ne prétendent être une vérité ou une règle immuable, plutôt des questionnements, des pistes, des astuces... Ces billets n'engagent que moi et ne représentent en aucun cas une parole officielle du groupe qui m'emploie

Commentaires

  1. c'est tres interessant comme reflexion... dans mon precedent job, mon equipe avait mon age, mais n'avait pas d'enfant. J'en avais deux, une babysitter a un tarif horaire exhorbitant, et un mari en vadrouille tout le temps. Donc une heure d'afterwork me coutait a peu pres 20 euros, de base, et la garantie d'une soiree compliquee puisque devoir tout compresser... J'en ai beaucoup refuse, j'ai propose qu'on fasse de temps en temps des dejeuners le vendredi plutot, et quand je pouvais accepter, parce que mon mari etait dans les parages, j'ai beaucoup apprecie. C'est super important pour moi de n'etre pas qu'une collegue de travail, pour mon envie d'aller au boulot, et surtout parce que c'est comme ca qu'on arrive a sortir de beaux projets avec intelligence dans les temps. C'etait en Autriche, ou ils sont tres inclusifs par nature, et tres respectueux des contraintes familiales. A Paris, la pression "sociale" etait beaucoup plus forte, en plus de l'odieux presenteisme !!!

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  2. Intéressant. J’avoue que les sorties entre collègues de manière systématique ce n’est pas mon truc non plus. Je suis en séminaire 2 fois par an, puis en réunion moins longue 2 à 3 fois par an, mais en groupe. Et ça passe par des apéros et dîners, pris en charge financièrement par mon employeur.

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  3. Avec mon équipe on fait les pots au bureau vers 17h-17h30, en alternance avec des pots à l'extérieur. Il n'y a jamais tout le monde, mais ça n'est pas le but. Entre les contraintes persos et les jours de télétravail, ce serait impossible. Parfois c'est un petit dej qui s'organise.
    Si ce n'est ni imposé, ni à date fixe je trouve que c'est plus inclusif.
    Le fait que le groupe évolue permet que les échanges soient différents, les leaders varient, le menu aussi (vege, alcool, fait maison etc...)
    C'est d'autant plus inclusif que si on ne peut/veut pas participer à l'un, on pourra aller ou organiser un autre.
    Je n'y vais pas à chaque fois, et n'en suis pas à l'initiative.
    Bises

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  4. Après 8 ans dans une société où les relations étaient strictement limitées à la partie professionnelle, je me retrouve depuis quelques mois avec des collègues beaucoup plus jeunes, avec une forte propension à sortir et à consommer beaucoup d'alcool en plus des soirées quasi mensuelles officielles. C'est bien ça fait trop pour moi souvent.

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  5. Elle éducation nationale, nous n’avons pas tellement ça.
    Néanmoins toutes les réunions se fout hors temps de travail habituel, entre midi et deux, et le soir pour les conseils de classe.
    La semaine prochaine il y a un conseil école collège, ça fait 10 ans qu’on fait ce type de réunion et que strictement rien n’en sort. La moitié de l’ordre du jour ne nous concerne pas il concerne uniquement les professeurs des écoles, les gens viennent d’assez loin, pour cette réunion qui ne sert à rien, ça emmerde tout le monde.
    Mais comme c’est l’inspecteur qu’il organise, difficile d’y couper.
    Pour le côté festif, il y a la plupart du temps une amicale des personnels, Et on constate régulièrement que ce sont toujours les mêmes qui viennent. Et c’est OK.
    La plupart du temps c’est sur notre temps personnel, sur nos deniers personnels, et la présence de nos chefs d’établissement est variable selon l’état des relations.
    J’aime toujours autant tes billets.

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  6. Bonjour,
    Je suis 100% d’accord avec ça « je considère que ce qui est lié au travail doit se faire sur les heures de travail » !
    Dans les administrations où j’ai travaillé il n’y avait pas d’afterwork mais j’ai 2 fois remplacé des encadrants qui « nourrissaient » leur équipe. Et à la déception de l’équipe j’ai annoncé d’entrée de jeu qu’il ne fallait pas compter sur moi pour ça… Le plus important c’est d’être soi même et de trouver des moyens de mettre du lien adaptés à la composition de l’équipe et avec lesquels on est à l’aise.

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