Douter

Cela fait déjà 18 mois que j'ai repris des études. La moitié du chemin est franchie.
J'ai consacré des centaines d'heures à lire, apprendre, copier, relire,oublier,confondre, apprendre encore. J'ai découvert des choses insoupçonnées en anatomie, en physiopathologie. Je me suis émerveillée en botanique. J'ai désespéré en chimie. La formation est rigoureuse, ambitieuse, scientifique. J'ai donc découvert que j'étais d'une ignorance crasse (en dépit de mon bac S), que le fonctionnement du corps m'était globalement inconnu. Que ma compréhension des réactions chimiques avoisinait le néant. J'ai appris que les plantes médicinales n'agissaient pas par magie (;)) mais par réaction chimique de leurs composés actifs, que la composition des huiles essentielles (et donc leurs propriétés) varient en fonction de la plante bien sûr mais également de son lieu de culture et de son mode de distillation et que leurs effets dépendent aussi de la personne qui les reçoit... C'est évident et c'est vertigineux. Je me dis que ce sont les études d'une vie et que même une fois mon diplôme obtenu, je n'oserai jamais proposer un traitement phytotherapeutique parce que je perçois la complexité du corps et que j'apprends l'effet bien réel des plantes, bien choisies, bien dosées, bien préparées. J'aurai trop peur de rater quelques chose ou de faire plus de dégât que de bien. Alors au milieu d'une année professionnelle dense, d'une année de pratique artistique intense et épanouissant, je me demande quel est l'intérêt de poursuivre, de persévérer dans cette voie, de consacrer toutes ces heures à accumuler de la connaissance que je n'oserai jamais appliquer. Bref, je doute.

Commentaires

  1. Douter, c'est avancer. Ne désespérez pas. Poursuivez sur la route déjà engagée car sinon, tout le chemin déjà parcouru aura été perdu. Douter c'est grandir et savoir réfléchir. En fait, ne vous posez pas de questions quant à une éventuelle application de votre savoir, mais accumulez vos connaissances car c'est un domaine qui vous passionne. Il sera bien temps ultérieurement de décider du devenir du trésor qui est entre vos mains. Je suis votre blog en silence depuis de nombreuses années. je "prends la parole" parce que je n'aime pas le temps gâché et c'est pourquoi je vous écris ces quelques phrases.
    Amitié virtuelle

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  2. je ne sais pas si cela va te rassurer mais j'ai toujours pensé que le fonctionnement du corps nous est à peu prés inconnu et que les medecins sont des reveurs qui "tentent des trucs" (et je suis pharmacien depuis longtemps...) On n'y connait quasi rien en immunologie par exemple. Ce n'est pas une raison pour ne pas terminer tes études, on peut soigner la plupart des bobos benins en prenant le temps d'écouter les gens et pour le reste personne ne se formalisera si ca ne marche pas du premier coup et que le traitement necessite un petit ajustement.
    Haut les coeurs, en botanique ce qui est difficile c'est l'enorme quantité d'informations à enregistrer

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  3. Aucun enseignement ne s'utilise tel quel dans la pratique, il faut se l'approprier, en faire son outil. C'est normal de se sentir incapable d'en faire un bon usage tant qu'on est dans l'apprentissage et qu'on n'a pas encore commencé le chemin de la pratique. Douter c'est normal, surtout au milieu du travail mais ça doit être un moteur plutôt qu'un frein, que penser d'un thérapeute qui n'aurait pas de doutes ?

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  4. Je comprends : être payée pour soigner, c'est une belle responsabilité !...
    Et si vous tentiez des stages avec des professionnels qui pratiquent déjà ?
    Une fois, en vacances, mon fils était malade, c'est l'interne qui l'a ausculté et qui a posé un diagnostique, mais le médecin "officiel" était présent et a donné son "avis" juste après (et il n'était pas d'accord avec le remède de l'interne, c'était hyper intéressant !).

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  5. Je pense que douter est normal et même nécessaire en tant que soignant. Je me souviens de mes premières consultations en tant qu'ostéopathe, je me sentais tellement illégitime et incompétente!! Il faut aussi se dire que c'est effectivement un travail au long cours et que l'on a jamais fini d'apprendre, ce qui est assez réjouissant je trouve. Je suis persuadée qu'un soignant qui pense tout savoir et ne se remet pas en question est un mauvais soignant..

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