Soyez le changement - recherche d'emploi, clap de fin (enfin!)

J'avais prévu d'écrire ce message, comme une parenthèse qui se referme, fin mars, 15 jours après ma reprise. Et puis, le confinement...

Je suis infiniment reconnaissante d'avoir pu effectivement prendre mon poste ce lundi 16 mars alors qu'il aurait été tellement simple d'annuler mon contrat ou d'en repousser le début.

Démarrer un poste à distance et pendant le confinement, c'est inédit. J'ai la chance d'avoir eu une personne qui m'a tout de suite "prise sous son aile". Il a veillé à ce que j'ai de quoi lire, a répondu patiemment à mes questions, m'a associé à toutes ses activités.

Démarrer un poste pendant le confinement a des avantages : globalement, les personnes sont plus disponibles, plus accessibles pour discuter et expliquer. On en profite pour nouer des liens, pour parler des conditions de son confinement.

Démarrer un poste pendant le confinement apprend aussi le lâcher-prise : quand personne n'a envie de vous associer, il ne vous reste que la documentation professionnelle à consulter. Je pense que le sentiment d'abandon ou d'inutilité est exacerbé dans cette situation.

Ma recherche d'emploi a été globalement difficile mais heureusement courte.

La majeure partie des recruteurs rencontrés se positionnaient comme des "gardiens de l'ordre établi". On m'a reproché, parfois assez durement, d'avoir quitté les monde privé pour l'associatif, d'être partie en voyage ( et même de ne pas avoir pris de congé parental), de chercher un emploi qui ait du sens et un employeur qui soit compatible avec mes convictions. Au fur et à mesure des semaines, j'ai été amené à édulcorer (beaucoup) mon discours.

Et puis, à quelques reprises, j'ai rencontré des personnalités lumineuses ou intéressées, des personnes qui se sont intéressées à ma philosophie du métier de DRH.

J'en retire quelques leçons :

- la prochaine fois que je fais appel, comme DRH, à un recruteur, je serais très regardante sur le profil de cette personne et sa capacité à recruter sans œillères. Je serais claire sur ma volonté d'avoir aussi des propositions de canditatures atypiques,

- le monde du recrutement, pour les postes de direction, est un monde dominé par des hommes blancs d'un certain âge et au parcours très classique. Ceux que j'ai rencontré n'étaient pas aptes à écouter un discours un peu différent, un parcours un peu moins formaté, des convictions claires.

- le marché de l'emploi a changé ces dernières années. Les offres d'emploi sont de moins en moins accessibles aux candidats. Elles sont portées par des job boards qui nécessitent une inscription particulière, le dépôt de son cv ( sachant que l'accès à la cvthèque est facturé aux employeurs), l'abonnement à une alerte. Et chez certains ( jobleads par exemple), l'accès aux offres est payant pour les candidats. J'ai été révoltée par ces pratiques.

En définitive, je suis ravie de mon poste, un poste centré sur le développement, la mise en œuvre et le pilotage de parcours destinés aux responsables d'équipe pour les aider à bien manager. En ces temps de déstructuration du travail et du collectif de travail, je pense que s'occuper des encadrants devrait être une priorité.

Je suis heureuse de rejoindre la fonction publique d'Etat, pour son souci du service public, de la continuité territoriale et du bien commun. Ne pas retourner dans le privé était pour moi un critère essentiel.

Clap de fin donc pour 3 ans au moins (puisque j'ai signé pour un CDD).