se souvenir des belles choses - les petis bonheurs du confinement

En Ile de France, le retour à une vie libre est un mirage qui ne cesse de reculer quand on s'en approche.


Etre mère et père, télétravailleuse ou télétravailleur à temps plein, encadrant de la continuité pédagogique, cuisinier.e, femme/homme de ménage, soutien psychologique, 24 heures sur 24 depuis  des semaines sans une minute de relâche, c'est assez difficile.
Même si nous vivons dans une maison de taille raisonnable avec un jardin de taille raisonnable dans une commune de banlieue raisonnablement dense.
Même si notre premier confinement, infiniment plus dramatique, nous avait préparé. Même si notre voyage, à 4 non-stop et sans espace à soi, aussi nous avait préparé.
Même si notre mode de vie ( sobriété heureuse et du fait-maison pour l'essentiel) nous a facilité la période.
Même si nous sommes en bonne santé et que nous nous entendons bien.

Le confinement, pour nous, c'est un lever autour de 5h30 pour une brève sortie puis le boulot entre 6 et 9h avant que les enfants se mettent à étudier.
Le confinement, pour nous, c'est 6 à 9 heures de cours à relayer, accompagner, renvoyer. Tous les jours. (plus quelques blagueurs qui publient le week-end, les jours fériés ou la nuit provoquant le découragement des enfants). C'est un ordinateur partagé et les conflits qui vont avec.
C'est pas mal de travail pour l'un et pour l'autre. Avec une difficulté supplémentaire pour moi : j'ai pris mon poste le 16 mars, je ne suis jamais allée travailler sur site. Et je ne connais personne.
Le confinement, pour nous, ce sont nos parents et nos frères isolés loin, dans des appartements. C'est la grand-mère d'Amaury qui est décédée sans que nous puissions la revoir.

Malgré ces difficultés, nous apprécions ce temps de proximité maximale et cette vie concentrée sur l'essentiel.

Avant qu'une autre période ne s'ouvre, nous avons une liste des petits bonheurs qui nous ont accompagnés ces dernières semaines :
- la première sortie après 6 semaines d'enfermement strict
- la désormais traditionnelle sortie de 17h30, avec enfants et vélos, pour clore notre journée de travail
- écouter des podcasts
- chaque jour, déjeuner ensemble
- tester de nouvelles recettes ( le pain à la vapeur, la mousse chocolat-citron, les salades d'herbes sauvages et les tisanes du jardin)
- faire de nouvelles expériences créatives ( la gravure sur tetrapak, le monotype aquarelle, le sketchcrawl confiné, tester de nouveaux patrons de couture,...)
- avoir le temps d'observer le jardin, la lumière sur les arbres, les semis qui sortent, les cerises qui rosissent, le vol des mésanges et le ballet des chauve-souris, les papillons et l'incroyable variété d'insectes
- manger des frites au four toutes les semaines ( et des crêpes de pois chiches aussi)
- à la demande pressante des enfants, dormir à nouveau tous les 4 ensemble
- participer au Me made may et pour une fois, prendre le temps de regarder la tenue des autres participantes
- de manière générale, les mille petites attentions portées aux autres. S'appeler ou s'écrire souvent, sans raison
- en synthèse, mener une vie resserrée sur l'essentiel

Et vous, quels sont vos petits bonheurs de confinement?

Commentaires

  1. pour nous qui n'avons que peu vécu de vacances en famille (à peine une petite semaine par ci par là ces dernières années), ce confinement a ressemblé à d'immenses vacances ensemble - entrecoupées de qq séances boulot/étude bien sûr, mais qui ont pris une place raisonnable après les premiers ajustements. Nous avons re-découvert les mille détails de la nature dans notre km carré autorisé de balade autour de la maison, nous avons expérimenté la cueillette sauvage, re-créé un potager en famille, bricolé avec des restes de bois qui étaient à la maison ... j'ai cuisiné des heures et des heures (et ça, c'est pas fini !), par plaisir souvent mais parfois avec un vrai ras-le-bol de nourrir ces goinfres enragés ! J'ai lu tout mon maigre stock d'avance et en suis arrivée à lire les livres au programme des enfants (Peter Pan avec mon fiston en 5e, poèmes de Ponge avec ma grande en 1e) ... on a eu des vendredis soirs films en famille (la série Harry Potter), des repas animés où notre dernier a inlassablement joué le pitre de service ... On s'est rendu des services mutuellement avec les voisins ... j'ai énormément dessiné et peint ... bref, c'est comme si on avait appris à se re-découvrir dans la famille, et redécouvrir le petit microcosme qui nous entoure, et le peu qui suffit à notre bonheur ... Je n'ai aucune hâte d'aller vers cette pseudo-normalité qu'on nous vend ... même si bien sûr j'ai envie de voir famille et amis (mais beaucoup sont à plus de 100km)

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    1. Chouette! As-tu/avez-vous réfléchi à ce que vous pourriez garder de cette période heureuse?

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    2. en fait, nous n'avons pas tant que ça changé notre mode de vie durant le confinement ! donc nous allons continuer de la même façon, comme avant ... par contre, je suis totalement désespérée du genre humain, donc je n'ai pas l'intention de me lancer dans de grandes entreprises utopiques de si tôt ...

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  2. Tes petits bonheurs ressemblent au notre. Je fais mon tour de jardin 2 fois par jour pour voir pousser mon potager. Nous avons beaucoup joué et marché avec les filles. Un puissance 4 a été acheté et des milliers de parties réalisées ( avec la grande ou entre les parents qui se régalent autant). Mais pour moi qui suis une grande sociable mais ayant un grand besoin de solitude ( je suis pleine de contradiction ;-)), je trouve le temps long et je rêve d une journée seule chez moi...

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  3. J'ai eu l'impression de pleinement profiter de mon fils, de mon chez moi même si le rythme était soutenu. Le sentiment de revenir à l'essentiel, à ce qui compte, à ce qui fait la différence.

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