Manuel de survie pour ceux qui travaillent de chez eux - organiser son temps

Jusqu'à cet automne, je n'avais jamais travaillé de chez moi ou de façon si exceptionnelle que c'était une fête. C'est aujourd'hui mon quotidien. Et j'ai découvert que travailler de chez soi n'est pas si simple.


Cet automne, il y a eu un moment où j'avais des entretiens chaque jour, le temps de les préparer et de me rendre sur place, ma journée était comble. Et puis, il y a eu un moment où je n'ai plus rien eu si ce n'est des réponses négatives ou pas de réponse du tout.
J'ai vécu une chute de moral vertigineuse. Au point de ne plus m'habiller. Au point d'appréhender rencontres et sorties. Au point de n'avoir qu'une envie, dormir. Et plus les jours passaient, plus je me sentais incompétente, insignifiante, nulle profondément. Inconfort accentué par le fait que je percevais toujours pas d'allocation chômage (touché pour la première fois début janvier).

Pendant que je pédalais sur les chemins d'Auvergne, j'ai réfléchi et j'ai décidé de faire autrement en 2020.
J'ai décidé de profiter de cette période d'entre-deux, de me dire que j'étais super chanceuse de percevoir un revenu pour faire des choses que j'aimais, écrire, peindre, coudre, faire du sport, lancer un potager, m'occuper de mes fils et chercher un travail qui me convienne...

Désormais, j'ai une routine de travail:
je me lève en même temps qu'Amaury pour faire une demie heure de yoga
je m'habille en même temps que les enfants
je me mets devant l'ordinateur à 7h30. Et je travaille jusqu'à 11h30. Sans interruption. Je réponds aux annonces, envoie des mails personnalisés à des personnes de mon réseau pour leur expliquer ce que je cherche et ce je peux apporter. J'écris pour le blog ou pour mon roman d'espionnage.
A 11h30, je coupe la box pour la fin de la journée (sauf si j'enchaine avec un cours de fitness en ligne). Je me suis rendue compte que consulter les sites d'emploi plusieurs fois par jour pour vérifier s'il y avait de nouvelles annonces ou voir les triomphes des autres sur linkedin m'angoissaient profondément et me poussaient dans une spirale de dévalorisation et de tristesse.
Entre 11h30 et 12h30, je fais du sport : je sors courir, je fais une séance de fitness,  du vélo d'appartement ou une séance de yoga physique.
A 12h30, je me prépare un délicieux et joli déjeuner que je consomme sans écran ni livre à portée de main. J'essaie d'inviter régulièrement pour le déjeuner des ami(e)s en télétravail, en temps partiel, à la retraite. En fait, nous sommes nombreux à travailler de chez nous! Et cela comble mon besoin de sociabilisation, de discussion entre adultes.
Jusqu'à 16h30, c'est mon temps de loisirs : je couds, je peins, je lis, je jardine, je me promène, je vais donner un coup de main à nos amis maraîchers voisins ou simplement leur apporter un goûter...
Et je récupère mes fils.
Entre 17h et 18h30, pendant qu'ils font leurs devoirs, j'apprends mes cours de botanique, de physio-pathologie, de phytothérapie...
Puis je prépare le diner et nous attendons Amaury avec impatience.

Après quelques semaines à ce rythme, je me sens profondément reconnaissante. J'ai trouvé un équilibre. Et j'en viens même à espérer que cette vie ne s'interrompra pas trop vite.
Je serais curieuse de lire vos rituels à vous qui travailler de chez vous, durablement ou ponctuellement : comment vous organisez vous?
Et à suivre, suite aux très nombreuses réponses sur Instagram,  un article sur comment s'habiller quand on travaille de chez soi



Commentaires

  1. J'ai quasiment toujours travaillé de chez moi (et ça fait 20 ans..) mais je pense que ce n'est pas tout à fait pareil que l'on ait un employeur ou qu'on en cherche un. Mais je crois que d'avoir une routine, qui laisse malgré tout la place à l'imprévu est une bonne chose. Et tu as bien raison de profiter de ce temps pour toi. On n'en n'a pas tant que ça dans une carrière. Mimille92

    RépondreSupprimer
  2. C'est pour avoir un peu de cette liberté que j'ai choisi de travailler en indépendante depuis chez moi. J'ai deux routines : celle des jours où ça va, et celles des jours où ça ne va pas. Quand ça va, je me lève vers 9h (j'ai besoin de beaucoup de sommeil), je petit-déjeune doucement sans écran, prends ma douche, puis je m'attèle à mon travail, qu'il soit bénévole (blog ou asso) ou rémunéré (quand j'en ai). Je travaille sans interruption jusqu'au déjeuner, entre 13h et 14h suivant mon estomac. Je fais réchauffer mon plat ou en concocte un en écoutant un podcast, je mange tranquillement, puis je m'octroie du loisir : aller faire une course, lire, tricoter, écrire pour moi. Vers 16h ou 17h je fais une séance de yoga, puis mon mari rentre et le reste de la journée se conjugue à deux.
    Les jours où ça ne va pas, je me lève encore plus tard, je petit-déjeune devant l'écran en travaillant et en faisant le minimum syndical (répondre aux mails urgents, réviser mes rédactions rémunérées si besoin), puis je prends ma douche et ensuite j'improvise en fonction de mon état physique. J'essaye de toujours sortir un peu et de toujours faire un peu de yoga, mais ça dépend vraiment de comment je me sens. Je suis reconnaissante de pouvoir aménager mes journées pour accommoder mes capacités. J'ai postulé cet hiver pour un poste en entreprise et j'ai vécu leur refus comme un immense soulagement : certes, je n'ai pas de stabilité financière et c'est difficile pour moi, mais j'ai réalisé en lisant leur refus que je ne suis pas prête à une autre routine que la mienne.
    Merci pour ce chouette article ! Il m'a fait penser à "Journal pauvre", de Frédérique Germanaud : c'est le journal d'une écrivaine qui prend une année sabbatique pour se consacrer à l'écriture, elle y raconte un quotidien plus chiche (plus pauvre matériellement) mais rythmé, comme tes journées. Cette lecture m'a beaucoup inspirée, elle donne à voir d'autres possibles.
    Bises !

    RépondreSupprimer
  3. c'est vraiment intéressant, et même : cela fait envie ! face à ton rythme, je me sens comme entre-deux : prof à temps partiel, cela représente une semaine partagée entre temps au lycée, et temps à la maison ; mais je ne réussis pas du tout à avoir une routine... A la maison, j'ai du mal à donner des plages de temps spécifiques aux tâches-contraintes (ménage, lessives, cuisine qui est une activité pour laquelle je passe au total beaucoup de temps !) par rapport au loisir ... non que je manque de temps pour moi (je fais du sport régulièrement et réussis globalement à voir mes amis), mais la répartition est très anarchique ... tout comme mon besoin de temps maison pour le travail (semaines avec bcp de corrections, réunions, ou pas) ... je me rends compte qu'au total, je perds pas mal de temps : les petites plages sont facilement consacrées à des "bêtises" telles que faire une course (qui aurait dû attendre la session course suivante), suivre qq actus des comptes que je suis sur les réseaux sociaux, cuisiner un truc fantaisie pas indispensable, voire parfois grignoter ... Mais au total, je peux dire que je me sens bien, donc ... tant pis pour le temps perdu parfois !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est moins facile de fixer une routine quand on a 2 types de rythme différent !

      Supprimer
  4. Je suis illustratrice et je travaille chez moi (dans un coin de ma chambre !). J'ai également une routine à laquelle je me tiens scrupuleusement. Des règles, aussi, auxquelles je m'accroche. Par exemple, je n'allume jamais le modem avant 11h00 car si je commence à fureter sur internet, je ne suis plus capable de m'arrêter. Je dépose mon fils à l'école à 8h20, en rentrant je fais la vaisselle, j'aère la maison, je fais les lits, je lance une machine (voire je plis du linge) - j'ai besoin que ma maison soit tenue un minimum pour pouvoir y travailler... Vers 9h00/9h30, je suis prête, je me mets au travail. J'écoute la radio, pour me sentir moins seule (c'est un peu triste dit comme ça, mais j'aime ces temps calmes !). A 11h00, souvent, j'en ai marre alors je m'autorise vingt minutes à flâner sur internet avant d'aller chercher mon fils à l'école. Le midi, nous mangeons tous les deux les petits plats que mon compagnon nous a préparés la veille au soir. Je profite de ce temps avec mon petit garçon pour faire du rangement/ménage (15 minutes, chaque jour dans une pièce différente de la maison) et du raccommodage (j'adore ça !), assise près de lui qui joue. A 13h20, je le raccompagne jusqu'à l'école, je commence l'après-midi par une sieste ( de 15 à 35 minutes selon mon état de fatigue), puis je me remets au boulot jusqu'à 16h20, heure à laquelle je vais le chercher à l'école...
    Je m'habille "bien" tous les matins (j'ai besoin de me sentir jolie quand je dessine ;-)), je mets du rouge à lèvres et tout et tout. J'aimerais idéalement faire plus d'exercice mais j'ai des plages de travail relativement courtes et le soir je n'ai pas le courage. Je pense qu'il faudrait que je me couche plus tôt le soir pour pouvoir me lever plus tôt le matin, et faire du sport à ce moment-là.
    Tu sais tout ;-) merci pour ton blog ultra méga inspirant !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci beaucoup pour ton partage de routines et ton adorable conclusion

      Supprimer
  5. Je travaille chez moi, à me créer mon emploi...et ça n'est pas toujours facile! Mais j'aime vraiment travailler dans ma tanière.
    Je me lève toujours la première, dès 6h15, pour préparer la table du petit déjeuner, avoir le temps d'écrire ou de lire des livres de développement personnel (selon mes besoins du moment), puis faire ma routine yoga. A ce moment là, les enfants se lèvent, je m'habille en même temps qu'eux et je déjeune avec eux (leur père part souvent à ce moment là). Lorsqu'ils partent pour l'école, je sais que j'ai 8h devant moi et que ça va passer très vite!
    J'ai observé quels sont les jours ou les moments où je travaille le mieux. Le lundi, je suis inefficace, alors j'ai casé le ménage (comme ça, ça ne me pourrit plus mon week-end), et de l'écriture, de la lecture, des recherches. Les autres jours, c'est fonction de mes projets. Mais je sens que j'ai encore besoin d'affiner mon emploi du temps. Faire la même chose toute la journée me rend moins productive.
    J'essaye d'aller marcher un peu chaque jour en allant chercher mon fils à l'école, et une fois que les enfants sont là, je sais que ça va devenir difficile de travailler, alors je passe du temps avec eux, je prépare le dîner, et je prends le temps d'écouter ce que chacun a à dire.
    Les journées s'écoulent toujours trop vite, en me laissant bien souvent l'amère impression de me coucher le soir en n'ayant rien fait. Alors, j'ai pris l'habitude de noter chaque jour tout ce que je fais, et un fait positif, quelque chose qui m'a réjouie.
    Et je m'interdis d'ouvrir Instagram avant 13h...sinon, je suis fichue, et e suis incapable de travailler!!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. ah, et j'ouvre la porte au chat environ 1000 fois par jour, aussi... (parfois en échange d'1 câlin par jour...chat ingrat!)

      Supprimer

Enregistrer un commentaire

Articles les plus consultés