Soyez le changement - dépasser le zéro déchet

Rentrant de notre long voyage, j'ai voulu faire évoluer notre compte Instagram de voyageurs à engagés. J'ai fait des recherches sur les mots clés existants et ce que  j'ai découvert m'a stupéfaite.


Je cherchais le meilleur mot clé pour qualifier notre démarche engagée et militante pour la transition écologique. Sur Instagram, j'ai recensé :
Zéro déchet 598 000 publications / zero waste 4,1 millions de publications
transition écologique 5000 publications
agir pour le climat 5000 publications / climate action 372 000 publications
sobriété heureuse 1000 publications
on est prêts 1000 publications

J'ai été frappée par le succès du mot-clé zéro déchet. Ce succès montre qu'il y a un certain consensus autour de la réduction des déchets et donc par un changement des paradigmes de consommation. C'est le plus petit dénominateur commun qui rassemble ceux qui ont pris conscience de la nécessité du changement.

Mais cela pose, d'après moi, au moins 3 problèmes.
D'une part, la démarche zéro déchet n'a d'intérêt que si elle constitue un début de prise de conscienc, un premier pas de mobilisation. Il suffit de faire "le test des planètes" ( comme nous l'avions fait ici) pour comprendre que cette démarche aussi louable soit-elle, aussi impliquante soit-elle, n'a que peu d'impacts réels sur l'environnement.
A l'époque, j'écrivais "J'ai été étonnée de l'impact du zéro déchet dans ce test. Globalement, ce critère fait varier de quelques dizièmes votre empreinte écologique. Mais pas plus. Je dois dire que cela m'a étonné.
Passer au vrac a, pour nous, été un changement de vie. Nous faisons désormais les courses d'épicerie toutes les 5 à 6 semaines. Nous préparons nos bocaux tarés dans des cageots et les remplissons directement chez Biocoop. Cela nous contraint à faire 30 kilomètres A/R mais le gain en qualité est énorme. Nous sommes désormais certains de la provenance des aliments et sommes à chaque fois ravis de la gentillesse des salariés. Mais nous prenons la voiture au nom du zero déchet - végétarisme- locavorisme…".  

D'autre part, la mise en avant de la démarche zéro déchet comme solution au dérèglement climatique fait peser la responsabilité sur les familles, sur les individus alors que les grands responsables sont les entreprises et les états qui signent des traités de libre-échange favorisant la mondialisation à outrance.
Enfin, cela montre que personne n'arrive encore à figurer l'avenir et à formuler clairement l'objectif à atteindre. La transition écologique, oui, mais pour aller vers quoi? Il y a donc urgence à proposer des modèles alternatifs pour l'avenir.

Commentaires

  1. Très juste.
    Le zéro déchet est un éveil des consciences.
    Mais ce n'est que le début!

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  2. les premières fois où j'ai lu cela, j'ai aussi été étonnée, incrédule ! Il y a peu j'ai lu un article (que je ne retrouve pas évidemment) qui pointait le fait que, même en agissant au maximum de leurs capacités et sur tous les tableaux -alimentation, transport, déchets ...- les individus pris en masse n'auraient un impact que de 25% sur le changement écologique ; face aux 75% d'impact possible détenus par entreprises et gouvernements ... Autrement dit, la théorie des petits gestes en prend un bon coup ! Cela dit, les fameux petits gestes (ou comme tu le pointes, grands gestes, car cela révolutionne le quotidien quand même !) sont un point de départ vers une attitude qui devrait entrainer dans son sillage des choix plus radicaux (vote politique, choix de consommation impactant le fonctionnement de l'économie) ... bon, faut quand même être sacrément optimiste, en fait ... Je me dis que les changements au niveau individuel sont aussi un moyen de préparer l'après effondrement du système (si on est encore vivant quand tout se cassera la figure, il faudra forcément savoir vivre de peu !).
    (gloups, je me relis et je trouve mon discours terriblement apocalyptique, ce qui prête facilement à la dérision tant ça semble exagéré - mais ... difficile de voir les choses autrement quand on commence à se pencher dessus ...)

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  3. Bonjour,
    de mon côté, j'ai fait le défi zero achat neuf que j'ai combinée à une inscription au SEL. J'ai tenté cette dernière avec appréhension, mais cela s'est finalement avéré compatible avec ma vie professionnelle + familiale (je crois dans ce sens. C'est terrible hein?). Pour moi qui suis dépensière et adore les objets design en plastique, ça fonctionne du feu de Dieu. O achats quoi. Je n'achète plus rien (sauf sous vêtement et chaussures). Je fabrique, je troque, j'échange, je puise éventuellement au vide grenier et je prends mes tissus chez Emmaus. Je n'ai pas étudié le sujet, ni lu des tas d'articles, mais je ne comprends pas comment ma grève de consommation peut ne pas avoir d'impacts. Sauf si, évidemment, je suis la seule la faire. Mais comme je sais pertinemment que non....

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  4. Je suis bien d'accord, en plus la transition écologique des foyers repose essentiellement sur les femmes, qui n'ont pas besoin de cette pression supplémentaire. Pour autant, pour faire changer les gouvernements/les entreprises, ne faut-il pas leur envoyer le message par ce qui les touchera le plus: notre consommation? Franchement, moi ça me déprime. Je ne veux pas me cacher derrière cet argument des 25% seulement (comme expliqué par Papelhilo), car je veux me montrer responsable, mais c'est vrai qu'il faudrait faire bouger les géants de l'industrie.
    Voilà, un commentaire qui ne fait pas avancer le débat, mais je me sens un peu perdue...

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  5. Je laisse un commentaire, mais je ne me sens vraiment pas légitime...
    Nous ne consommons pas à outrance. D'une part parce que nous n'en avons pas les moyens, et d'autre part, parce que nous réfléchissons souvent avant d'investir. Après, il y a les achats plaisir pour lesquels, la raison ne peut rien: bricolage, couture, livres. Nos gros points faibles.
    Mais nous cheminons gentiment; notre alimentation a changé et comme j'ai du temps, je fais une partie des courses en vrac chez Biocoop.
    Nous savions, mais je crois que nous avons pris réellement conscience du problème ces dernières années, et nous avions du mal à imaginer bousculer nos habitudes.
    Là, nous profitons de changements radicaux dans nos vies pour tout bousculer. Mais ça n'est pas si simple, et on est loin du "zéro déchet" ou du parfaitement "propre" . Le chemin sera encore long.
    Mais de lire que ces changements là n'auront finalement qu'un faible impact me rend triste. A quoi bon? Juste soulager sa conscience? Ou bien préparer à l'après (si après il y a ), comme le dit Papelhilo?

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