Lus ce mois-ci : le meilleur de janvier 2019

En janvier, il y a encore eu des allers-retours en train de banlieue pour aller travailler et puis une semaine de calme, à la maison, avant le départ.



Le hasard (ou une certaine constance ) m'a menée vers des récits de voyage, réels ou figurés, actuels ou passés : 
Seper Hero de Marine Barniéras : a priori, il n'avait rien pour me plaire : style oral, marketing efficace, les violons pour faire pleurer les foules. Mais ma collègue avait insisté. Et elle avait raison puisque l'aventure, les aventures aussi bien intérieures que bien réelles, de Marine m'ont fait rire et pleurer. Au-delà de la grande facilité du récit, j'ai apprécié la profondeur de réflexion et la maturité de cette toute jeune voyageuse.
Le gout du large de Nicolas Delesalle : ce devait être un livre anodin, le livre d'une traversée en cargo, un récit de l'ennui. Mais l'auteur, grand reporter, met à profit cette vacance pour ouvrir " les conteners de sa mémoire". Et en courts chapitres, nous survolons les souvenirs de ses guerres, en Afrique et en Moyen-Orient. C'est dur et bien écrit. Et les incises sur la vie en mer font office de bols d'iode.
Les racines du silence de Katherine Maroger : c'est un livre oublié, trouvé au fond du rayon biographies de notre bibliothèque. Il s'agit de la quête d'une quinquagénaire, médecin français, que ses grands enfants obligent à partir faire face à son histoire, celle des lebensborn. Née en Norvège, d'une maman adolescente et d'un soldat nazi, elle a évité les maltraitances d'après-guerre car sa grand-mère l'a subtilisée et cachée avant de la faire adopter en 1946.
L'histoire mal connue des lebensborn situés en territoires annexés et du sort des enfants dans l'après-guerre est absolument terrifiante. Comme fait froid dans le dos la rencontre de l'auteure avec son père.

J'ai aussi lu :
J'ai couru vers le Nil d'El Aswany. Cette plongée au cœur du Printemps Arabe est absolument passionnante. On y suit les choix de jeunes de milieu différent et leur engagement total pour la révolution, "je ne crains pas de mourir, dit un des protagonistes, ingénieur n'ayant jamais trouvé d'emploi, je suis déja mort". Et comme toujours avec El Aswany, on dénonce la recherche du pouvoir et l'hypocrisie de ceux qui se servent de la religion par arrivisme avec un humour dévastateur. On oppose au tragique la pudeur et  la bienveillance.  C'est un excellent livre qui permet de mieux appréhender le Printemps Arabe.
 ( et aussi la mémoire du thé de Lisa See, sur lequel je n'aurais pas parié et qui se révèle passionnant. Encore plus pour les amateurs de Pu'er).

Et au rayon de la littérature jeunesse, j'ai dévoré :
Magnus Million  et Mimsy Pocket de Philippe Arrou-Vignod. Rappelez-vous, j'avais détesté la saga des Jean Quelque chose, dont la conception de l'éducation à base de taloche et de maman à la maison, m'avait hérissé. Et bien, j'ai beaucoup aimé Magnus Million et un (tout petit peu) moins Mimsy Pocket. J'ai aimé la complexité et la cohérence de l'univers crée, les personnages très humains, l'audace de permettre la rédemption de la méchante du premier tome. Du coup, je les ai beaucoup offerts aux copains des enfants ces derniers temps.
J'ai aussi eu un coup de coeur pour Lune Indienne de Antje Babendererdre, un ouvrage très original qui raconte comment un ado allemand se retrouve, par le remariage de sa mère, habitant d'une réserve indienne et comment il découvre une réalité contrastée entre misère, alcoolisme et violences et solidarité, lien à la terre et culture forte. C'est un très beau récit sur le passage à l'age adulte.
Et  j'ai lu par dessus l'épaule de mon grand fils, Winterhouse Hotel de Ben Guterson. Beaucoup de clichés dans cet ouvrage mais aussi quelques jolies trouvailles comme les échelles de mot ou comme le cryptage via le chiffre de Vigenère.
(et aussi l'homme deLyon de Françoise-Guillaume Lorrain , la relecture du  bourgeois gentilhomme…)

Les prochains billets "Lus ce mois-ci" seront peut-être erratiques puisque nous nous remettons au réseau des boites à livres comme à celui de l'Alliance Française pour nous fournir de la lecture!

Commentaires

  1. Les boites à livres pourront te faire de beaux cadeaux, et cerise sur le gâteau, ils seront aussi
    voyageurs !!

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  2. Il y a aussi les livres échangés au gré des rencontres. C'est comme ça que j'ai lu "Le soleil des Scorta" dans la steppe mongole. Un français qui voyageait à vélo me l'avait échangé contre je-ne-sais-plus-quoi...
    Bonnes lectures nomades à vous !

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  3. J'aime beaucoup l'écriture bien construite de Nicolas Delesalle

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