Quelques réflexions autour de notre empreinte écologique


Il y a quelques jours, à l'invitation de Claudia ( @etsicetaitsimple sur IG), j'ai fait l'évaluation de notre empreinte écologique, c’est-à-dire la mesure de l'écart entre notre mode de vie et la capacité de renouvellement et de production de notre planète.

Je suis arrivée à plus d'une planète ( entre 1,1 et 1,3 pour être exacte, selon les hypothèses retenues). Cela a été un camouflet…et une nouvelle stimulation.



Je vous livre quelques réflexions sur le questionnaire et quelques réflexions plus larges.

* Sur le questionnaire :
 C'est un outil très simple, un outil de sensibilisation. Donc de fait il n'est pas très complet.
C'est intéressant de jouer avec les paramètres pour se rendre compte de l'impact d'un passage au végétarisme locavore, de l'impact d'une démarche zéro déchet, de l'impact de l'abandon, même partiel, de sa voiture, de l'impact d'un billet d'avion…
C'est une photo à un instant T, qui ne prend donc pas en compte les dynamiques historiques ou familiales.

Ce qui a le plus d'impact, c'est clairement le changement d'alimentation
Devenir végétarien et locavore vous fait gagner une planète. 
Je trouve que c'est un message d'espoir très fort car cela permet à chacun d'agir sur quelque chose de simple et de quotidien, ce qu'il y a dans nos assiettes. Diminuer, arrêter sa consommation de viande et de poisson, consommer bio, ou raisonnée ou en transition, et local, c'est contribuer énormément à la protection de l'environnement.
Passer du végétarisme au véganisme vous fait gagner 0,1 planète.
Le locavorisme parfois n'est pas si simple. Il suppose de prendre le temps de faire ses courses, de changer ses habitudes et surtout, d'être vigilant ( car parfois les origines manquent ou sont écrits en tout petit).
Depuis l'écodéfi deNatasha , j'ai troqué le thé pour des infusions locales et engagées ( c'est désormais Amélie productrice-récoltante du Cantal qui me fournit  ) , je bois de la chicorée française. Nous avons troqué les amandes pour des noix que nous ramassons nous-mêmes, les noix de cajou pour des graines de tournesol cultivées en France.
Globalement, il nous reste comme aliments exotiques que les bananes ( nous choisissons celles qui arrivent par bateau), la noix de coco ( huile et noix de coco râpée), le chocolat et le beurre de cacahuètes.

Je me suis sérieusement posée la question des énergies renouvelables
Nous avons un contrat Enercoop, donc en principe notre énergie est propre. Compte-tenu du fait que nous habitons dans une agglomération, je pense que nous consommons en fait de l'électricité nucléaire mais que notre contrat Enercoop permet de soutenir la filière des énergies renouvelables. Quelqu'un a-t-il creusé cette question?
Au fil des années, nous avons restreint notre électroménager, au fur et à mesure des défections.
Nous n'avons ni télé ( je ne l'ai jamais eu), ni sèche-linge, ni climatisation, ni micro-ondes, ni ordinateur ( nous considérons que nous avons assez avec nos ordinateurs de travail), ni robot de cuisine, ni sèche-cheveux...
Leurs jours sont comptés :
  • La tondeuse à gazon : nous avons arrêté de tondre la pelouse en 2018
  • Le congélateur : il est aux 3/4 vide la plupart du temps. Autant le débrancher et le donner, non?
  • A un peu plus long terme, on aimerait se séparer de notre frigo qui est utile aujourd'hui simplement parce que je prépare la cuisine de la semaine, en une seule fois le dimanche.

J'ai été étonnée de l'impact du zéro déchet dans ce test. Globalement, ce critère fait varier de quelques dizièmes votre empreinte écologique. Mais pas plus. Je dois dire que cela m'a étonné.
Passer au vrac a, pour nous, été un changement de vie. Nous faisons désormais les courses d'épicerie toutes les 5 à 6 semaines. Nous préparons nos bocaux tarés dans des cageots et les remplissons directement chez Biocoop. Cela nous contraint à faire 30 kilomètres A/R mais le gain en qualité est énorme. Nous sommes désormais certains de la provenance des aliments et sommes à chaque fois ravis de la gentillesse des salariés. Mais nous prenons la voiture au nom du zero déchet - végétarisme- locavorisme…
La voiture, d'ailleurs, gros point noir pour nous qui habitons en banlieue et allons fréquemment en Baie de Somme.

J'ai trouvé qu'il manquait dans le test :
- une dimension hygiène/santé
Nous savons que nos rivières, nos nappes phréatiques, sont polluées aux hormones et aux antibiotiques. Cela m'aurait intéressée de mesurer la part de l'impact des médicaments dans notre empreinte écologique.
(étant entendu que les 26 mois de chimio de Stanislas ont sans doute eu un impact environnemental énorme. Cela nous motive à être vertueux par ailleurs :-))
-et puis une dimension "engagement" : je trouve qu'il est dommage que le test ne permette de gagner des planètes mais seulement de dépenser des planètes.
Par exemple, s'occuper d'un jardin communautaire, d'une association zéro déchet, de créer une AMAP devrait permettre de compenser un peu. Parce que souvent les gens qui se préoccupent de leurs empreintes écologiques sont des personnes engagées, inspirantes, qui, par leur exemple, diffusent un mode de vie plus respectueux pour l'environnement.
Enfin, l'origine de nos rémunérations a, à mon sens, un gros impact.
De même, la question du placement de ses éventuels économies. Ce n'est pas le même impact écologique d'acheter des actions ou des produits financiers ou de confier ses sous à terre de liens ou à la coopérative des colibris 

Et ce test nous a permis d'affermir encore notre décision de ne plus prendre l'avion pour voyager.

Vous pouvez faire le test ici et j'ai hâte de lire vos réflexions et questionnements sur le sujet!

Commentaires

  1. Bonjour, merci pour tous ces articles éclairants sur la transition au quotidien vers un mode de vie plus vertueux ! Je réagis au sujet de l'impact des hormones et des antibiotiques car une partie de cette pollution vient aussi de l'élevage et de tous les traitements donnés aux animaux. Encore une bonne raison pour devenir végétarien !

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    1. Merci pour ton commentaire. Je crois vraiment au végétarisme/ végétalisme comme façon de changer de monde.

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  2. Merci Lathelize de ce partage ! Disposer d'un bilan quantitatif des conséquences de ses actions est effectivement très utile pour réfléchir et agir de façon plus juste. J'ai testé un certain nombre de calculateurs et certains sont malheureusement peu fiables. Cela vaut vraiment le coup d'en tester plusieurs pour avoir une vision exacte et prendre les bonnes décisions. Une seule planète consommée cette année avec un voyage en avion (et une résidence secondaire, même spartiate), cela me paraît peu. Concernant l'impact du zéro déchet, il faut savoir que les déchets ménagers représentent juste quelques pourcents des déchets totaux (pour l'essentiel industriels, agricoles, et surtout issus du bâtiment), donc son faible rôle dans votre bilan n'est pas très surprenant. Et si cela peut vous encourager, certaines études indiquent que le végétalisme représente un gain très important par rapport au végétarisme (parce que les consommations de lait et de viande sont liées, et qu'une grande partie de la viande bovine que l'on mange provient de vaches laitières). Que vous inspire par exemple le calculateur du WWF, ici: https://www.wwf.ch/fr/vie-durable/calculateur-d-empreinte-ecologique ?

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    1. Ouille, 1,8 avec le calculateur WWF ( que j'ai trouvé bien plus réaliste dans sa prise en compte de l'environnement global - re ouille de vivre en France, dans sa prise en compte de l'origine de son salaire...)
      Nous avons beaucoup parlé de ces calculs en famille et nous cherchons désormais quelque chose qui nous donne de nouvelles pistes de progrès. Tu as des idées pour nous?

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    2. Si seulement j'avais des solutions miracles... Je crois que la première chose est d'être lucide sur notre mode de vie : réduire son empreinte carbone suffisamment pour atteindre la durabilité demande de très très gros efforts, bien ciblés, qui peuvent être difficiles au début, en particulier sur les transports, les voyages, le logement. La deuxième chose, c'est que les efforts individuels ne suffiront pas... Je peste intérieurement tous les jours contre les automobilistes que je dépasse à pied sur le chemin du travail. Je suis sûre que pour beaucoup, ils prennent leur voiture pour moins de 10 km, distance qui se fait très bien à vélo. Mais pour que le vélo soit vraiment une option efficace et sûre au quotidien, il faudrait qu'il y ait moins d'automobiles. Donc chacun prend sa voiture, et la boucle est bouclée. Nous sommes dans un dilemme du prisonnier, dans lequel chacun a intérêt à laisser les autres faire les efforts. Alors je me dis que bien que la politique soit très discréditée aujourd'hui, les solutions viendront quand même de là. Il faut remonter nos manches et s'engager pour un changement collectif. De petits partis commencent courageusement à émerger pour porter cela : Livre/Tempo de Avançar au Portugal, Mut en Allemagne, le Cosmopolitical Party en France (http://www.cosmopoliticalparty.org/fr).

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  3. Merci encore une fois pour ton article inspirant... et pour tous les commentaires aussi inspirants qu'il va générer !
    Je dois t'avouer que je passe en ce moment par une phase de découragement en matière d'attitude écologique. J'ai l'impression que quoi qu'on fasse, on ne fait finalement qu'accumuler des points au "bingo des écolos" (compost, check ; zéro déchet, check ; énergies "propres" check...etc etc) mais que tout ça n'a finalement pas vraiment de conséquence positive dans la mesure où ce ne sont que des initiatives personnelles et non de vrais changements de société... Quand je vois les comportements autour de moi, les choix politiques qui sont faits, les discours vides de sens, je t'avoue que j'ai du mal à croire à un changement positif réel.
    Je suis plus en train de basculer du côté du "comment on fera après quand tout sera fichu"... parce que de toutes façons ça arrivera. Et que nous vivons dans un pays, et que j'appartiens à une classe sociale qui par chance, sera un peu préservé pendant que tout s'effondrera. Bref, je n'ai pas le moral côté écologie. C'est peut-être le discours ambiant qui veut ça.
    Ou peut-être est-ce parce que, après les changements de ces dernières années, nous sommes face à une nouvelle marche à franchir, qui me paraît très haute. Peut-être qu'en me hissant sur la pointe des pieds, avec l'aide de ton blog notamment, on va y arriver ?

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    1. Lil, tu mets les mots sur ce que je ressens très exactement ! Je suppose qu'on arrive à ce découragement lorsqu'on a déjà bien balayé devant sa porte (il reste qq miettes, ok, mais grosso modo c'est propre), et qu'on voit la m*** devant celle des autres - petites maisons ou gros hôtels, qui tous ont en commun de fermer les yeux avec application. On aura beau montrer l'exemple voire aller balayer un peu devant chez eux, il semble que ça ne suffira jamais... Et même nos votes, dans une période semblable, n'ont finalement pas vraiment de candidats à soutenir ...

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    2. Oulala, en cas de grosse déprime de ce genre, je me dis que la révolution se fera par les graines d'activistes que sont nos enfants, élevés au berceau aux énergies vertes, au zéro déchet, au vegeta*isme.
      Et je me dis qu'au moins je pourrais regarder dans les yeux nos enfants et petits enfants en leur disant que j'ai fait le maximum.
      ( pour de vrai, j'ai lancé le débat sur ce calcul au boulot et je suis rentrée très très déprimée)

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    3. Merci beaucoup pour cette réflexion. J'ai fait le test du WWF (1,96 planetes, ça fait mal). J'ai lancé le débat au travail, nous avons tous fait le test et notre "bon élève" (pas de voitures, pas d'avion, mange local, etc..) arrive quand même à 1,56. Nous avons donc cherché ce qui plombait et le minimum trouvé quand on vit dans un pays occidental avec des services nous amène déjà à 0,76 planètes (avec l'option vivre à 6 dans un 30 m2, chauffage à 17 au bois et panneaux solaires, vegan). Nous regrettons aussi de ne pas avoir dans ce test la réutilisation, la diminution des déchets, la réparation, qui nous paraissent avoir un impact malgré tout. Nous sommes loin du 1 et sans doute n'y seront nous jamais, mais certains ont pris conscience de l'impact de certains de leurs comportements, et je pense que c'est tout l’intérêt de ce test . Donc dans mon cas, je ne suis pas rentrée déprimée mais plutôt positive sur au moins la réflexion que ça a lancé. Et quand je déprime, je me rappelle du colibri : je fais ma part, c'est déjà ça de mieux.

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    4. Merci beaucoup Virginie, je voulais justement faire cette analyse! C'est intéressant de prendre conscience que vivre en France implique 0,76 planète . Je suis heureuse que cela ait lancé une discussion partage entre collègues, ca devait être drôlement stimulant

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  4. Je l'avais fait il y a quelques temps... Mon gros point noir est la voiture... pas de transport en commun, un boulot à 25km (mais juste 19 minutes de voiture...), une route dangereuse en vélo.... je ne sais pas par quel bout prendre le problème. Ou alors si, dans sa gloabalité : changer de boulot, de mode de vie et de consommation... du moyen-long terme...
    J'ai été comme toi surprise du peu d'importance du travail zéro déchet, c#est dommage. Comme celui du compost, du potager et j'aimerais aussi dire de l'éco éducation (même si c'est utopique à prendre en compte) cad de vers quel sens on veut tendre... C'est une photo c'est vrai... bien déprimante je trouve si on en reste là.
    Pas plus tard qu'hier on a eu le débat avec les enfants sur la part du colibri qui ne suffira jamais si on ne change pas plus en profondeur. Mon grand s'est retenu de dire que "ca ne servait à rien" tant qu'il n'y avait pas de vrai politique de freinage voir de "regression" de la conso énergétique et du pillage des ressources. Ca me fait un peu peur, surout pour eux. Si eux même n'y croient plus alors que je sais qu'ils sont convaincus qu'on marche sur la tête, qui va amener le changement... ?
    L'impuissance est une sentiment terrible...

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    1. Terrible! Je pense qu'il faut qu'on bouge ne serait-ce que pour offrir un peu d'espoir à nos enfants:!

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  5. J'ai fait le test WWF et j'arrive à 1.8 terre comme toi. Alors que nous mangeons de la viande et que je vais au boulot en voiture. Ce qui me "sauve", c'est la surface de ma maison et ma très faible consommation. C'est rassurant de voir que les solutions sont multiples. Je pense qu'on sous-estime l'impact de l'habitat. En 30 ans, les surfaces des maisons ont litteralement explosés. Cela a forcement un impact sur l'environnement. Les loisirs sont egalement de gros consommateurs de ressources. Partir tous les WE, faire du sport en salle, aller à la piscine (couverte/chauffée/chlorée)....

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    1. Je te confirme que 2 voyages outre-atlantique avec les enfants sabordent bien notre score ! Je te rejoins sur les loisirs : nous y avons réfléchi en profondeur car ils sont très consommateurs de ressources ( j'ajouterai le ski de piste, le golf,...) On essaye de profiter des activités culturelles accessibles de chez nous à vélo ( donc pas à Paris)

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  6. Merci encore une fois pour ces réflexions qui nourrissent et donnent à réfléchir jour après jour... !
    Je reste très perplexe pour ma part de constater que l'électronique (et par conséquence l'usage du numérique) n'est pas pris en compte dans ce type de démarche individuelle ou d'évaluation globale de l'impact écologique. Ca n'est pourtant pas rien, non ?
    Mon vieux Nokia fête ses 15 ans cette années, il ne fait ni smiley ni photo, tout le monde me prend pour une folle à Paris... mais ce choix me permet de rester connectée mesurément et uniquement à la maison.

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    1. Je pense qu'effectivement l'utilisation numérique devrait être prise en compte. Ton Nokia est sacrément solide et fiable :-))

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  7. Bonjour, Je viens de faire les deux tests, celui de votre article et celui du WWF et je suis très surprise : 0,9 planet et 1,18 planet. Certes, on fait beaucoup d'effort pour manger local et le moins de viande/poissons possible, et presque pas du tout de produits laitiers, on n'a pas de voiture, on n'essaye de ne voyager qu'en train (mais on va chaque année dans le pays de mon mari : 8 heures d'avion aller et retour...), on tend vers le 0 déchet sans y parvenir vraiment... mais je pensais qu'on était encore loin sur le chemin écologique.
    En fait, la différence se fait par notre habitation : un appartement en ville pas très grand et l'absence de voiture. Je ne vois que ça. Moi qui rêve d'avoir une petite maison avec un jardin, ça me file un grand coup au moral...

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