Petit guide de survie : faire face à la colère et aux insultes au boulot


Au boulot, il ne se passe pas de jours sans que je sois, sans que mon équipe soit, malmenée et parfois insultée. Du plus grossier au plus subtil, du dénigrement à la menace, du "est ce que vous dormez bien après avoir fait votre sale petit boulot de DRH" à "j'espère que le travail que j'ai fait vous évitera de refaire les mêmes erreurs".

 

 

Depuis le début de ma carrière, j'ai été confrontée épisodiquement à ce genre d'environnement. Notamment lors des 4 ans que j'ai passé comme DRH d'usine.
Les années passant,  j'ai développé quelques trucs de visualisation positive. Certains m'ont été appris par d'autres DRH, coachs… Je vous les livre, je  suis sure que vous pourrez vous en servir en nombre de situations désagréables.


Astuce n°1 : se draper dans sa cape magique.
Au moment où les hostilités commencent, visualisez-vous en train de passer une cape, une cape très longue, avec une ample capuche. Imaginez-vous en train de vous draper dedans, mettez la capuche. Il s'agit d'une cape magique, d'une cape qui protège des attaques et des insultes. Regardez : une méchanceté vous est destinée, elle se heurte à la cape et tombe par terre en mille morceaux. Restez concentré ( e) sur les pouvoirs de la cape, restez emmitouflé ( e), restez blotti ( e). Ca y est, c'est fini. Vous êtes intact (e ).

Astuce n°2: la piscine.
Au début d'une réunion qui pourrait s'avérer conflictuelle, observez les lieux. Devant vous, imaginez une piscine, un grand bassin très profond. Vos interlocuteurs sont d'un côté, vous êtes de l'autre. Une attaque vous vise, elle décrit une belle courbe, et tombe dans l'eau. Le bassin est trop large. Les attaques ne peuvent pas vous toucher. Peut-être seulement vous éclabousser un peu. Alors concentrez-vous sur les trajectoires des attaques et les éclaboussures qu'elles produisent.

Astuce n°3 : un lieu ou l'on se sent en sécurité.
Celui-ci me vient du CD de méditation " calme et attentif comme une grenouille".
A un moment calme, fermez les yeux et souvenez-vous d'un endroit que vous aimez bien, d'un endroit beau, d'un endroit calme, d'un endroit où vous vous sentez en sécurité. Cet endroit-là, vous le portez en vous. Vous pouvez vous y réfugier à n'importe quel moment et notamment quand vous faites face à la colère ou aux insultes.
Mon chef pratique une variante. Avant les réunions difficiles, il se concentre sur un moment joyeux puis il se pince le bras. Dans les moments tendus, il se pince le bras. Il dit que cela réactive le bien-être qu'il a ressenti en pensant à un moment heureux.

Quand l'énervement est passé, intéressez-vous à ce qui intéresse votre interlocuteur, à ce qui en fait un homme ou une femme singulier (e ). Laissez retomber la tension en vous intéressant à ce qui est précieux en la personne.


Vous avez des techniques de ce genre, vous? Vous ne voudriez pas les partager avec moi? Merci

Commentaires

  1. Pour moi, c'est les parfums qui m'aident, particulièrement les odeures de fruits. J'ai découvert ça un été avec une crème solaire qui sentait comme tout un panier de fruit et que je mettais tous les jours. En automne, j'en avais plus besoin, mais pour une longue sortie pendant une journée ensoleilée, j'en ai remis et ça m'a tout de suite transportée vers mes balades de l'été, comme un flash-back. Alors maintenant, il me suffit d'une orange coupée sur la table, pour me mettre en un état de bonheur, de clarté, de liberté internelle, que personne ne peut toucher. Un peu comme le pincement du bras sauf que je n'ai pas besoin de me pincer...

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    1. Les odeurs mais bien sur! Je vais essayer avec des huiles essentielles...Merci!

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  2. J'ai beaucoup de mal à gérer. Ce qui m'aide le plus c'est respirer et visualiser les sourires de mes enfants. Ca c'est important, le reste n'est qu'un point de vue subjectif et ponctuel, mon interlocuteur ne me connait pas, ce qu'il dit ne regarde que lui, ne doit pas m'atteindre. Et pour ca, les sourires et les yeux de mes enfants sont des boucliers magiques (quand j'y parviens !)

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  3. je dois avouer que je ne suis pas réellement confrontée à ça dans mon quotidien ... du coup, je crois que si ça devait arriver, je ne serais sans doute pas très zen !

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  4. Merci pour ces astuces ! Ce qui m'aide c'est de me focaliser sur la question "qu est ce qui fait que cette personne projette autant de colère sur moi ? “ et éventuellement si j'arrive à le définir ce qui chez moi ou pas peut faire sortir cette colère chez l autre (mais c'est valable plutôt dans le personnel).

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    1. Je fais comme toi mais cela n'est faisable qu'avec des situations de face à face. Avec un groupe, c'est plus compliqué! Gros bisous

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  5. Un truc que j'ai lu dans Plaidoyer pour l'altruisme de Matthieu Ricard, sauf erreur de ma part : se dire que les mots violents, si je ne les accepte pas, ils restent la propriété de celui qui les profère — comme un bien matériel reste la propriété de celui qui veut le donner si on ne l'accepte pas. Je trouve ça pertinent.
    Merci de tes partages !
    Gwenn.

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    1. Gwenn, merci beaucoup pour ton commentaire! Voila une idée très profonde que j'adopte immédiatement! Merci

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    2. La réponse de Gwen me fait penser à la remarque qu'une amie bienveillante m'a faite récemment : Tes oreilles, tes yeux ne sont pas des poubelles, tu n'a pas à écouter / lire les insultes qu'on écrit sur toi.
      Alors bien sûr en réunion on ne peut pas toujours fuir physiquement ou se mettre les mains sur les oreilles. Mais devant un flot d'insultes : d'attaques, on peut effectivement se concentrer sur autre chose : regarder un détail de l'interlocuteur (pour moi ce qui marche : une chemise à fleurs, un pull de couleur, un truc un peu incongru quand j'en trouve : une cravate à motifs, un tableau dans la salle à portée de vue) ; comme en taï-chi : regarder sans voir, écouter sans entendre.
      Bon, ça marche pas toujours hein : il m'arrive encore de devoir filer m'enfermer aux toilettes pour pleurer et libérer la tension après une rencontre / audience / RDV difficile à vivre. Mais au moins, j'arrive à assurer le temps de la «confrontation».
      Merci pour ces conseils.

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    3. Merci beaucoup Fanchette! C'est sans doute un coup à prendre. Je vais essayer.

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  6. Je note et je transmets à mon mari, fonctionnaire souvent confronté à des élus mécontents de voir leur projet d'énième zone commerciale/lotissement bloqué par l'Etat (enfin, jusqu'à ce que le préfet ou autre débloquent tout ça :-().
    Merci à vous de votre partage et puis bon courage. Je trouve votre boulot vraiment difficile.
    Vanessa

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  7. Bonjour,
    J'ai pris l'habitude depuis bien longtemps, sans le vouloir, de laisser mon gilet dans mon casier en salle des profs. Un petit gilet noir qui va avec tout, qui me permet de ne pas avoir froid et qui, symboliquement, quand je l'abandonne après mon travail happe tous les soucis/méchancetés/insultes que j'ai pu entendre et vivre pendant la journée. Ce qui est amusant, c'est que je le ramène à la maison à chaque vacances pour le laver et, comme par magie, j'oublie les horreurs qu'on pu me faire vivre mes grands élèves, mes collègues aussi parfois, et on repart de zéro. Une ancienne élève m'a dit un jour que c'était une force et qu'elle avait eu de la chance que je ne traine pas comme un fardeau toutes les horreurs qu'elle m'avait fait subir lors de sa première seconde... je l'ai eu les 3 années suivantes, heureusement pour elle et pour moi...
    Bon courage pour la suite.
    Nine

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    1. C'est une excellente idée ( c'est l'idée symétrique du doudou)! Merci

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  8. Récemment j'ai été complètement paniquée par une annonce de ma hiérarchie et ma visualisation positive s'est traduite par le fait de t'appeler !
    Comme je l'espérais tu m'as rassuré . Tu m'as permis de voir la situation différemment et même d'envisager un avenir positif .
    Je te remercie de nouveau.
    Je t'embrasse.
    Isa

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  9. Merci pour toutes ces belles idées, je prends toujours très très à cœur les réflexions que l'on me fait, même si c'est banal, donc je vais essayer d'adopter de ce pas ces petits conseils :)
    Bises !!

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    1. Tant mieux! Tu as aussi la respiration qui peut beaucoup aider

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  10. Merci pour toutes ces astuces, surtout celle de la cape que je vais faire découvrir à mon entourage exposé à l'agressivité et aux insultes. Quand je travaillais j'utilisais l'EFT et dorénavant je l'utilise toujours dans ma vie privée, c'est une méthode efficace malgré sa simplicité.
    Bonne fin de journée
    Martine

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  11. Je ne me suis jamais retrouvée dans ce genre de situation de conflit, mais pour gérer les moments de tensions/stress/panique, j'essaie d'analyser et de comprendre mes réactions physiologiques:
    Si mon pouls s'accélère, ce n'est que parce que mon cerveau reptilien ne comprends pas la situation et se met en état d'allerte, en irrigant tout les muscle de sang oxygéné pour être prêt à fuir si un loup nous bondi dessus.
    Si je me mets à transpirer, c'est pour sécréter des phéromones de stress pour prévenir mes congénères...
    Bien sûr, notre mode de vie active rend tout ça caduc, mais notre cerveau primitif n'a gère évolué depuis cro-magnon, et toutes ces réactions primales sont toujours présentes. Les comprendre permet de me raisonner lors de moments de stress, d'expliquer des ressentis peu plaisant, de les analyser de façon "médicale" et neutres. Ça m'aide beaucoup à me calmer et gérer les moments tendus...

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  12. Merci pour ces pistes... Je travaille là dessus depuis des mois... Les insultes et les propos dénigrant sont notre lot quotidien...

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