Les mains dans l'argile : toi, nous et la leucémie # 44

2012 commence, blafard. 
Nous ne formulons aucun vœu mais, bien enfouie, cachée au plus profond de nous, il y a une lueur d’espérance, l’espoir que cette année voit la fin de ton calvaire.

Nous partageons notre chambre avec Younes et sa maman.
Vous comparez les sucreries et petits présents que les laboratoires d’analyses médicales vous offrent semaine après semaine.
Younès me prend à parti :
Tu sais, ils n’offrent jamais de cadeau à Maman. Enfin, sauf une fois, et il était trop nul. C’était le premier jour et ils lui ont offert des mouchoirs.
Et vous deux, de vous esclaffer bruyamment.
Et nous deux d’échanger un long regard d’empathie, de connivence et de compréhension.

Ce printemps, nous assistons à l’installation des mains de céramique sur le rond-point.
A ce moment-là, il est couvert de calicots déchirants, bombés maladroitement de messages d’espoir
« Mélissa, bats-toi », et tournés vers les baies vitrées de l’unité stérile.

Nous piétinons, un peu, les plates-bandes, et observons les mains. Et nous finissons par en identifier une, celle de Popa, puis une autre, la mienne. Pas de trace de la tienne. 
On décide d’y voir un heureux présage.

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